Le 9ème Congrès panafricain a officiellement démarré ce 08 décembre à Lomé, sous l’impulsion de Faure Essozimna Gnassingbé, Président du Conseil de la République togolaise.
Dans son allocution d’ouverture, le Président du Conseil a rappelé que Lomé demeure un « lieu d’ancrage, de mémoire et de projection » où l’Afrique affirme sa capacité à décider pour elle-même. Il a ensuite partagé cinq observations majeures destinées à guider les travaux du congrès.
- Le renouveau panafricain, une nécessité stratégique
Faure Gnassingbé a souligné que le monde entre dans une ère de recomposition géopolitique, marquée par l’émergence de nouveaux pôles de puissance. Selon lui, aucun pays africain ne peut affronter seul les défis contemporains.
Le panafricanisme ne doit plus être un simple idéal, mais « un impératif » et « une stratégie de souveraineté ». Il a plaidé pour un panafricanisme pragmatique, ambitieux et tourné vers l’action : un panafricanisme qui relie les peuples, les cultures, les marchés et les savoirs, capable d’agir dans un monde en rapide évolution.
« L’Afrique ne peut plus se contenter d’être spectatrice », a-t-il martelé.
- Réformer le multilatéralisme : une exigence mondiale
Le Président du Conseil a dénoncé l’injustice persistante dans la gouvernance internationale. Alors que l’Afrique compte 1,4 milliard d’habitants et 28 % des États membres de l’ONU, elle ne dispose toujours d’aucun siège permanent au Conseil de sécurité.
Pour lui, cette absence n’est « pas une anomalie, mais une aberration ».
Il appelle à une réforme profonde des institutions internationales afin de corriger les déséquilibres, accroître l’influence africaine dans les décisions globales et transformer les principes défendus par le continent en un véritable plan d’action unifié.
- Mobiliser les ressources africaines pour développer le continent
Le développement du continent viendra d’abord des Africains eux-mêmes, a affirmé Faure Gnassingbé. Cela passe par la valorisation des ressources naturelles, des talents, des entreprises locales, des diasporas et des savoirs endogènes.
La souveraineté moderne, selon lui, exige la transformation locale des matières premières, la modernisation des systèmes alimentaires et sanitaires, ainsi que l’investissement massif dans le capital humain.
Une Afrique forte est « une Afrique qui croit en ce qu’elle sait, en ce qu’elle peut et en ce qu’elle est ».
- L’Afrique est une et indivisible
Le panafricanisme englobe le continent, la diaspora et la jeunesse — trois forces essentielles du renouveau africain. Le Président du Conseil a insisté sur la nécessité de placer ces acteurs au cœur du projet panafricain afin de renforcer la créativité, l’unité et la puissance collective.
Il souhaite que le Congrès réaffirme l’unité historique, politique, culturelle et de destin de la grande famille africaine.
- Reprendre le contrôle du narratif africain
Aucune puissance ne s’est imposée en laissant d’autres raconter son histoire, a rappelé Faure Gnassingbé. Pendant des siècles, l’image du continent a été façonnée hors d’Afrique, souvent de manière erronée, caricaturale ou instrumentalisée.
Il appelle à reconquérir le narratif africain : valoriser les réussites, célébrer les cultures, corriger les récits coloniaux et transformer les arts et les langues africaines en véritables leviers d’influence.
« Une Afrique qui maîtrise son récit maîtrise son avenir », a-t-il affirmé.
Le Président du Conseil a exprimé son souhait que Lomé devienne, le temps de ce Congrès, l’espace où les voix africaines s’unissent pour agir, imaginer et bâtir un destin commun. Une Afrique connectée, inclusive et sûre d’elle : tel est l’horizon qu’il a tracé pour le continent.



