À l’ouverture de la Conférence de l’Union africaine sur la dette publique, ce lundi 12 mai 2025 à Lomé, le président du Conseil des ministres du Togo, Faure Gnassingbé, a souligné l’indispensable lien entre dette et sécurité.
Selon lui, ces deux enjeux doivent être abordés de manière conjointe pour garantir une paix durable sur le continent africain.
« Repenser la gestion de la dette, c’est aussi refuser l’hypocrisie sécuritaire. On ne peut pas exiger la paix sans donner aux États les moyens de la financer », a déclaré le dirigeant togolais. Il a déploré que le lien entre dette et sécurité soit trop souvent ignoré, alors qu’il s’avère, selon lui, fondamental.
« Une dette est-elle soutenable si elle empêche un État d’investir dans la sécurité de ses citoyens ? Si elle l’empêche d’adapter son agriculture aux changements climatiques ? Si elle prive sa jeunesse d’avenir ? », s’est-il interrogé. Faure Gnassingbé appelle à une approche plus réaliste et équitable envers les pays africains, notamment ceux engagés dans la stabilisation du Sahel, la lutte contre le terrorisme et la prévention des migrations. « En d’autres termes, il faut avoir le courage de financer la paix », a-t-il martelé.
Le président togolais a également salué les efforts déployés par de nombreux États africains en matière de sécurité. « Plusieurs pays du continent sont en première ligne dans la lutte contre le terrorisme, l’extrémisme violent et la criminalité transfrontalière. Cette mobilisation justifie pleinement l’allocation croissante de nos ressources à la sécurité. Sans paix, aucun développement n’est envisageable », a-t-il rappelé.
Organisée en partenariat avec la Commission de l’Union africaine, cette conférence de trois jours réunit des décideurs politiques, des experts économiques et des partenaires internationaux. L’ouverture des travaux a été marquée par les interventions du président ghanéen John Dramani Mahama et du président de la Commission de l’UA.