L’une des graves conséquences des changements climatiques est la mise en péril des systèmes alimentaires ainsi que l’aggravation de la famine au sein des communautés vulnérables.
Pendant ce temps, les acteurs du secteur agricole continuent de promouvoir des semences importées qui n’assurent pas une souveraineté alimentaire aux communautés rurales.
C’est ce contexte d’inquiétude qui sous-tend la tenue d’un atelier de sensibilisation et de renforcement de capacités sur la production, la multiplication et la diffusion de semences résilientes au climat ce 10 septembre 2025 à Lomé. A l’initiative de l’ONG les Amis de la Terre – Togo (ADT-Togo), ladite rencontre veut donc combler ces lacunes existantes et ainsi créer un cadre de renforcement de capacités, d’échanges et de synergie entre acteurs.
« À travers cet atelier, nous voulons attirer l’attention sur un enjeu crucial pour nos communautés rurales, celui des semences. Les changements climatiques fragilisent déjà l’agriculture familiale au Togo, et pourtant, ce sont nos semences locales, adaptées à nos réalités, qui détiennent une grande partie des solutions. Nous organisons cette activité pour renforcer les capacités des producteurs, des femmes et des jeunes, mais aussi pour créer un pont entre les chercheurs, les institutions publiques et les partenaires techniques. L’objectif est double: d’une part, former sur les techniques de production, de conservation et de diffusion des semences résilientes; d’autre part, promouvoir l’échange et la synergie entre acteurs pour construire une véritable souveraineté alimentaire », explique Cécile Missiamenou, coordinatrice de projets à l’ONG ADT.
Une ambition claire
Alors que les semences conventionnelles importées sont souvent mal adaptées aux conditions locales, elles ont démontré leurs incapacités et sont très vulnérables aux aléas climatiques. Face aux phénomènes climatiques extrêmes notamment sécheresses, pluies diluviennes, vents violents, inondations qui affectent la productivité agricole et compromettent la disponibilité alimentaire, les semences locales jouent donc un rôle crucial et représentent la base de toute production agricole.
Pour l’ONG les Amis de la Terre, l’ambition derrière cet atelier est très claire. Celui de renforcer les capacités des différents acteurs sur la production, la multiplication, la conservation et la diffusion des semences résilientes aux changements climatiques, en vue d’améliorer les rendements agricoles et la souveraineté alimentaire des communautés rurales. Ces derniers sont issus du rang des producteurs, chercheurs, institutions agricoles, services étatiques, universités et partenaires techniques.
« Notre ambition est claire: réduire la dépendance aux semences importées, renforcer la résilience de nos communautés face au climat et contribuer à une agriculture durable et souveraine pour le Togo et l’Afrique de l’Ouest », ajoute la coordinatrice.
Cette opportunité de renforcement des capacités apparaît alors comme une stratégie essentielle pour renforcer la résilience des communautés rurales et promouvoir la souveraineté alimentaire.
Un constat qui interpelle
Selon les observations, la majorité des petits producteurs ruraux manquent de connaissances et de techniques adaptées pour produire et conserver efficacement les semences traditionnelles résistantes au climat. Ils sont en permanence dépendants des semences importées, réduisant la résilience et la souveraineté alimentaire. Du côté des institutions de recherche et d’encadrement agricole, l’expertise technique y est mais leur interaction avec les communautés reste limitée.
Ainsi, la promotion de l’échange, de la collecte et de la diffusion des semences résilientes peut contribuer à améliorer les rendements agricoles, réduire la vulnérabilité et renforcer la souveraineté alimentaire locale.
« Avec cet atelier, nous voulons donner aux producteurs, surtout aux femmes et aux jeunes, les moyens de produire, conserver et diffuser des semences résilientes, afin de réduire la dépendance aux importations et bâtir une souveraineté alimentaire durable au Togo », conclut-elle.
A l’issue des échanges, l’ensemble des acteurs sont unanimes sur l’unicité des actions de tous pour booster les productions agricoles.
