Le Front Touche Pas À Ma Constitution (FTPMC) a vivement réagi à l’arrestation, jugée brutale, de l’ancienne ministre des Armées, Marguerite Gnakadé.
Dans un communiqué rendu public ce mercredi 17 septembre 2025, le mouvement dénonce une « opération musclée » menée par des forces de sécurité encagoulées et lourdement armées, qui auraient enfoncé le portail de la résidence de l’ex-ministre avant de l’emmener vers une destination inconnue.
Selon le front, cette interpellation constitue un « abus de pouvoir » et s’inscrit dans une pratique récurrente d’intimidation des opposants politiques.
Depuis le 2 mai 2025, date de sa rupture ouverte avec le pouvoir, Marguerite Gnakadé, longtemps proche du sérail présidentiel, est devenue une voix critique. Dans des déclarations publiques et vidéos largement relayées, elle a fustigé un « bilan catastrophique », dénoncé la dérive autoritaire du chef de l’État, et appelé à son départ. Le 30 août, elle avait même participé à une marche aux côtés du M66, mouvement de jeunes activistes de la diaspora.
Pour le TPMC, ce franc-parler explique les représailles dont elle fait aujourd’hui l’objet. Le front exige sa libération « immédiate et sans conditions », ainsi que celle de tous les détenus politiques, rappelant que certains mènent actuellement une grève de la faim.
Le communiqué du TPMC souligne que l’affaire Gnakadé s’ajoute à une longue série de précédents : l’arrestation de Kpatcha Gnassingbé en 2009, celle du général Félix Kadanga en 2020, sans compter les multiples interpellations d’opposants et d’activistes anonymes. Pour l’organisation, ces arrestations traduisent l’obsession sécuritaire d’un pouvoir qui assimile toute contestation à une menace pour la sûreté de l’État.
Aucune explication officielle n’a, pour l’heure, été donnée sur les motifs de l’arrestation. Ce silence nourrit les spéculations sur un régime davantage soucieux de contrôler ses élites que de tenir les promesses d’ouverture politique formulées lors de la mise en place de la Ve République en mai dernier.
À Lomé, l’interpellation de Marguerite Gnakadé est déjà perçue comme un tournant : celui d’un pouvoir qui, face à la montée de la contestation, privilégie encore la voie de la répression.
Source: Togobreakingnews