Trafic d’ivoire : un suspect écroué

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Un individu soupçonné d’être impliqué dans un vaste trafic d’ivoire a été placé en détention à la prison civile de Lomé le 10 décembre 2025.

Il avait été interpellé le 29 novembre dernier en flagrant délit de détention, de circulation et de tentative de commercialisation illégale d’une importante défense d’éléphant, pesant plus de 40 kilogrammes et soigneusement sectionnée en deux.

L’arrestation est le fruit d’une opération conjointe menée par les agents de l’Office central de répression du trafic illicite de drogue et du blanchiment (OCRTIDB), avec l’appui du ministère de l’Environnement et des Ressources forestières (MERF) et en collaboration avec l’organisation EAGLE-Togo.

Après son interpellation dans un quartier périphérique de la capitale, le mis en cause, identifié sous les initiales S. D. Kodjo, a été soumis à un interrogatoire dans les locaux de l’OCRTIDB. Présenté par la suite au procureur de la République, il a reconnu les faits qui lui sont reprochés, conduisant à son incarcération.

Les investigations menées à la suite de son audition ont permis aux forces de l’ordre de remonter jusqu’à une seconde défense d’éléphant, également d’un poids supérieur à 40 kilogrammes.

Celle-ci a été saisie lors d’une perquisition effectuée dans une localité de la préfecture de Bassar, où elle était dissimulée dans une habitation.


De nationalité togolaise, le suspect aurait pris de nombreuses précautions pour échapper aux contrôles, en sectionnant les défenses et en les emballant minutieusement avant leur transport vers le lieu de la transaction. Selon les enquêteurs, il serait au cœur d’un réseau structuré opérant entre Lomé et Cinkassé, impliqué dans le trafic transfrontalier d’ivoire.

S’il venait à être reconnu coupable, il encourt une peine d’emprisonnement allant d’un à cinq ans, assortie d’une amende comprise entre un et cinquante millions de francs CFA, sans préjudice des dommages et intérêts destinés à réparer le préjudice causé à l’État togolais.

Pour le coordinateur national d’EAGLE-Togo, cette opération réussie illustre une nouvelle fois la détermination des autorités togolaises à combattre la criminalité faunique et à appliquer une politique de « tolérance zéro » à l’encontre des trafiquants d’ivoire.

L’éléphant figure parmi les espèces les plus menacées au Togo. Ses défenses alimentent des réseaux criminels transnationaux aux ramifications financières importantes. Selon des estimations récentes de l’Elephant Protection Initiative Foundation (EPI), il ne subsisterait qu’un peu plus de 100 éléphants dans le pays, vivant dans des conditions de plus en plus précaires.


Zone de transit reconnue pour les trafics illicites, le Togo a renforcé ces dernières années ses mécanismes de lutte contre la contrebande, notamment par l’utilisation de scanners et le durcissement de son arsenal juridique. Toutefois, l’application effective des textes continue de susciter des interrogations, notamment en ce qui concerne l’identification et la poursuite des véritables commanditaires de ces crimes environnementaux.

Le braconnage et le commerce illégal de l’ivoire constituent une menace majeure pour la survie des éléphants. Au-delà de la perte de biodiversité, la disparition de ces pachydermes perturbe profondément les équilibres écologiques et affecte les activités humaines, notamment l’élevage et le tourisme, secteur clé dans de nombreux pays africains.


Bien que le commerce international de l’ivoire soit interdit depuis 1989, les populations d’éléphants continuent de décliner.

Selon le Fonds mondial pour la nature (WWF), entre 20 000 et 30 000 éléphants sont tués chaque année en Afrique pour leurs défenses. Le rapport 2021 de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) estime par ailleurs que la population d’éléphants d’Afrique de l’Ouest se situerait entre 2 500 et 11 000 individus.

La forte demande internationale d’ivoire, conjuguée à la déforestation massive et à l’occupation anarchique des habitats naturels, demeure au cœur de cette crise. Autant de défis qui appellent à un renforcement durable des actions de protection de la faune sauvage et à une coopération accrue contre le trafic international d’espèces protégées.

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