Le compte à rebours est lancé. Les 2 et 3 avril 2025, Berlin sera le théâtre du Sommet Mondial sur le Handicap, un rendez-vous crucial pour les États qui se disent engagés en faveur de l’inclusion.
Au Togo, la Fédération Togolaise des Associations de Personnes Handicapées (FETAPH) attend bien plus qu’un simple discours diplomatique : elle exige des engagements tangibles.
Si des avancées sont observées en matière d’inclusion, elles restent insuffisantes. Selon le rapport 2024 de l’ONU sur le handicap et le développement, 14 % des cibles des Objectifs de Développement Durable (ODD) sont en recul, notamment dans les domaines de l’éducation, de l’emploi et de la santé.
« Le Sommet de Berlin est une occasion unique pour le Togo de renforcer son engagement en faveur des droits des personnes handicapées. Nous plaidons pour l’adoption d’une nouvelle législation adaptée et la ratification du Protocole à la Charte Africaine », souligne Akakpo-Numado Gratien, président du conseil d’administration de la FETAPH.

À l’échelle mondiale, 1,3 milliard de personnes vivent avec un handicap, rappelle Dr Boubacar Morou Dicko, directeur régional de Sightsavers pour l’Afrique de l’Ouest. Pourtant, les politiques d’inclusion peinent à se concrétiser.
« Les promesses ne suffisent plus. Sans un plan d’action précis, les inégalités persisteront », insiste-t-il.
L’ONG britannique Sightsavers, partenaire de la FETAPH, met en garde contre le risque d’un énième sommet où les États se contenteraient d’afficher de bonnes intentions sans réel suivi.
Le Togo a l’opportunité de prendre des engagements historiques. Mais au-delà des annonces faites à Berlin, ces engagements devront se traduire en actions concrètes : amélioration de l’accessibilité, renforcement des dispositifs d’accompagnement, inclusion économique, lutte contre les violences…
Le Sommet approche à grands pas. Désormais, ce ne sont plus les discours qui comptent, mais les décisions. Le Togo saura-t-il répondre aux attentes ?