Banques et assurances au Togo : les syndicats revendiquent

Date de la publication:

- Publicité -

Le climat social se dégrade dans le secteur bancaire et assurance togolaise. Réunis en assemblée générale le samedi 16 août à Lomé, le Syndicat des Employés et Cadres des Banques (SYNBANK) et le Syndicat des Employés et Cadres des Assurances (SYNASSUR) ont tiré la sonnette d’alarme face à ce qu’ils considèrent comme une situation « intenable ».

Les représentants du personnel envisagent désormais des « actions rigoureuses » pour faire entendre leurs revendications.

Au centre des doléances figure la question des rémunérations. Selon les syndicats, les inégalités salariales atteignent des niveaux inacceptables dans les établissements bancaires togolais.
« Pour un même poste et une valeur de travail égale, la rémunération devrait être la même. Or, nous constatons des écarts qui vont du simple au triple », dénonce Awoula Yati BABA, secrétaire général du SYNBANK.


Plus préoccupant encore, l’écart entre les salaires les plus bas et les plus élevés atteindrait un rapport de 1 à 50, bien au-delà de la norme internationale recommandée, fixée à un maximum de 1 à 20. Concrètement, alors que certains cadres supérieurs touchent près de 10 millions de francs CFA par mois – avec logement, scolarité, transport et autres avantages –, les salaires d’entrée plafonnent à environ 200 000 francs CFA.

Les critiques se concentrent particulièrement sur SUNU Bank Togo, accusée de licenciements abusifs et de harcèlement moral. Les syndicats affirment que la direction justifie certains licenciements par une prétendue surcharge de la masse salariale, alors même qu’un rapport de la Commission Bancaire de l’UMOA confirme que cette charge est restée dans les limites budgétaires approuvées.
Ils dénoncent aussi un « processus de destruction des carrières » mis en place par l’ancien management, qu’ils comparent au scandale France Télécom en France. Une lettre adressée à la direction le 26 mai dernier, relatant des cas de discrimination et d’intimidation, est restée sans suite.
Selon les syndicats, le nombre de décès du personnel aurait fortement augmenté depuis le rachat de la banque par le groupe SUNU en 2018 : 12 décès recensés entre 2018 et 2025, contre seulement 3 sous l’ancienne direction BPEC (2010-2017). Une recrudescence des cas d’hypertension liée au stress professionnel est également signalée.
Par ailleurs, les syndicats dénoncent la réduction unilatérale des assurances décès ainsi que la suppression des prêts scolaires destinés aux employés.

Le malaise ne se limite pas à SUNU Bank. Ecobank Togo est également pointée du doigt pour des pressions exercées sur un délégué du personnel à la suite d’une plainte de client. Malgré une demande officielle d’audience déposée le 2 juin, la direction n’a toujours pas donné suite, s’indignent les représentants syndicaux.

Pour les syndicats, ces pratiques violent clairement le Code du travail togolais ainsi que plusieurs conventions de l’Organisation internationale du Travail (OIT). Sans dévoiler les modalités, ils annoncent des actions fortes dans les prochains jours.
L’assemblée générale, poursuivie à huis clos, devait statuer sur les mesures à adopter, dans un contexte marqué par la montée des tensions entre directions d’entreprises et travailleurs du secteur bancaire et assurantiel.

- Publicité -

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Lien de partage

Newsletter

Articles Recents

Articles Similaires
Articles Similaires

Dapaong : les raisons de la destruction de plus de 11 000 litres de boissons frelatées par les autorités

Les autorités locales à Dapaong ont procédé à l’incinération...

Dunenyo Zâ 2025 : la 7ème édition consacre la culture comme vecteur de cohésion sociale

L’apothéose de la fête traditionnelle Dunenyo Zâ 2025 s’est...

Agathe Koumealo Telou reconduite à la tête de l’AFIT pour trois nouvelles années

L’Association des Fonctionnaires Internationaux Togolais (AFIT) a tenu son...

Togo : le gouvernement renforce l’employabilité des étudiants à travers le projet « Vacances actives en entreprise »

Le gouvernement togolais, à travers l’Agence nationale pour l’emploi...