C’est un message inattendu qui secoue la scène politique camerounaise. Brenda Biya, fille unique du président Paul Biya, a publié une vidéo devenue virale dans laquelle elle appelle les électeurs à ne pas voter pour son père lors de la présidentielle du 12 octobre.
Selon elle, le chef de l’État, au pouvoir depuis plus de quatre décennies, aurait « fait beaucoup de mal au peuple ».
Dans la séquence diffusée sur TikTok, la jeune femme de 27 ans apparaît dans une chambre d’hôtel et confie avoir subi des maltraitances et un abandon de la part de sa propre famille. Ses propos prennent rapidement une dimension politique lorsqu’elle déclare : « Ne votez pas Paul Biya. Il a fait souffrir beaucoup de gens, y compris sa propre famille. J’espère qu’on aura un autre président. »
Cette sortie, qui intervient en pleine campagne électorale, a rapidement enflammé les débats. Dans les rangs de l’opposition, certains saluent le courage de Brenda Biya et voient dans sa déclaration un symbole de défiance à l’égard d’un régime jugé autoritaire.
Ce n’est pas la première fois que la fille du président surprend l’opinion publique. En juillet 2024, elle avait déjà provoqué un tollé en révélant publiquement son homosexualité, un acte audacieux dans un pays où cette orientation est sévèrement réprimée.
Face à ce nouvel épisode, le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC) a réagi par la voix de l’un de ses communicants, Patrick Rifoe. Celui-ci a dénoncé « l’abjection qui consiste à exploiter à des fins politiciennes la détresse d’une jeune femme, fut-elle fille du président de la République ». Il estime toutefois que cette prise de position illustre « le caractère démocratique de la famille présidentielle ».