Les parlementaires de la CEDEAO ont tenu leur deuxième séminaire parlementaire et leur deuxième session extraordinaire de l’année 2025, le
22 septembre à Port Harcourt au Nigeria.
La rencontre, présidée par Hadja Mémounatou Ibrahima, présidente du Parlement communautaire, met l’accent sur deux priorités : la modernisation des institutions et le renforcement de l’intégration régionale.

Placée sous le thème « L’intelligence artificielle dans les processus parlementaires : renforcer l’efficience et l’éthique, lutter contre la désinformation, concevoir la réglementation et la gouvernance de l’IA », la rencontre répond à une recommandation du président de la Commission de la CEDEAO formulée en mai dernier à Abuja.
« L’intelligence artificielle n’est plus une fiction », a déclaré Hadja Mémounatou Ibrahima, soulignant les immenses possibilités offertes par cette technologie : optimisation de la recherche législative, amélioration de la transparence et communication plus fluide avec les citoyens. Elle a toutefois averti des risques liés à la désinformation et aux fractures démocratiques que l’IA peut accentuer si elle n’est pas encadrée.
Au-delà du séminaire, cette session extraordinaire est consacrée à l’examen et à l’adoption du projet de budget 2026 du Parlement communautaire. Ce budget, qui s’inscrit dans les orientations de la Commission pour la période 2026-2028, repose sur le principe de « zéro augmentation » afin d’optimiser les ressources disponibles. La présidente a rappelé que le financement de l’institution provient du prélèvement communautaire de 0,5 % sur les importations extrarégionales, exhortant les États membres à s’acquitter pleinement de leurs contributions pour garantir l’autonomie et l’efficacité du Parlement.
Dans son discours d’ouverture, Hadja Mémounatou Ibrahima n’a pas éludé les turbulences qui secouent la région : insécurité, terrorisme, changement climatique et fragilités économiques. Elle a particulièrement évoqué le retrait du Burkina Faso, du Mali et du Niger, regroupés au sein de l’Alliance des États du Sahel (AES), tout en saluant leur volonté de maintenir la libre circulation des biens et des personnes. Elle a appelé au dialogue pour parvenir à une « pleine réintégration » de ces pays au sein de la CEDEAO.

La présidente a également invité la Commission à accompagner de près la prochaine élection présidentielle en Côte d’Ivoire, afin d’en garantir le caractère libre et apaisé.
Cette session se tient à un moment historique : la CEDEAO célèbre son cinquantenaire et le Parlement communautaire son 25e anniversaire. Pour Hadja Mémounatou Ibrahima, c’est l’occasion de conjuguer « une réflexion audacieuse sur l’avenir » avec une gestion actuelle responsable, afin de faire du Parlement de la CEDEAO une institution visionnaire, capable d’anticiper les mutations technologiques et politiques tout en restant un pilier d’intégration et de stabilité dans une région en quête de cohésion.