L’Agence nationale de la cybersécurité (ANCY) a décidé de placer les médias au cœur de sa stratégie de sensibilisation et de diffusion de l’information fiable en matière de cybersécurité. Dans cette dynamique, une session de formation, de sensibilisation et d’information a été organisée ce mardi 17 décembre 2025 à l’intention des professionnels des médias.

Cette initiative s’inscrit dans la volonté de l’ANCY de renforcer la lutte contre la cybercriminalité, de promouvoir une véritable culture de la cybersécurité au Togo et, plus largement, en Afrique. Les médias sont ainsi appelés à jouer un rôle stratégique dans l’éducation des populations et la vulgarisation des bonnes pratiques numériques.
À cette occasion, les responsables de l’ANCY ont dressé un bilan des actions menées en 2025 et présenté les principaux projets structurants réalisés, tout en exposant les perspectives prévues pour 2026.
Selon le directeur général de l’ANCY, le Commandant Gbota Gwaliba, l’objectif de cette rencontre est « de former les médias aux bonnes pratiques de cybersécurité afin de les aider à protéger leurs actifs informationnels. Aujourd’hui, les ordinateurs, serveurs, canaux de diffusion et comptes sur les réseaux sociaux constituent leurs principaux outils de travail. S’ils ne sont pas sécurisés, ils deviennent des cibles faciles pour les cyberattaques, avec des risques importants de pertes de données, y compris des archives sensibles accumulées sur plusieurs années. »

Sur le plan des réalisations, le directeur général a précisé qu’en 2025, l’ANCY a entamé la mise en œuvre de la stratégie nationale de cybersécurité, notamment à travers son premier axe consacré à la promotion de la culture de la cybersécurité et au développement des compétences nationales.
Dans ce cadre, 250 informaticiens de l’administration publique suivent actuellement des formations certifiantes de haut niveau, représentant un investissement de plusieurs centaines de millions de francs CFA. L’objectif est de renforcer durablement la protection des ressources informationnelles de l’État.
Par ailleurs, l’ANCY œuvre au renforcement de la coopération régionale, à travers la signature d’accords de convention et de partenariat entre agences africaines de cybersécurité, ainsi que le déploiement d’outils techniques tels que le CERT (Computer Emergency Response Team). Une collaboration jugée indispensable pour faire face à un phénomène transnational comme la cybercriminalité.
Le Commandant Gbota Gwaliba a également alerté sur la recrudescence des attaques par extorsion et rançongiciels, touchant aussi bien des entreprises que des institutions, avec des exigences financières élevées en échange de clés de déchiffrement. Il a invité les populations à faire confiance au CERT, accessible 24 heures sur 24, pour signaler toute attaque ou tentative suspecte.
Autre préoccupation majeure soulevée : les cyberviolences, dont les femmes sont particulièrement victimes. Le directeur général a évoqué des cas de diffusion d’images intimes, entraînant de graves conséquences psychologiques, allant parfois jusqu’à des tentatives de suicide.
Face à ces menaces, l’ANCY appelle à une vigilance accrue, soulignant que la montée en puissance de l’intelligence artificielle facilite de nouvelles formes d’attaques, notamment les deepfakes.
« Aujourd’hui, un cybercriminel peut fabriquer une fausse vidéo de votre directeur vous demandant d’effectuer une transaction financière importante. Des comptables ont déjà été victimes de ce type d’escroquerie », a-t-il expliqué.

Dans ce contexte, l’ANCY insiste sur la nécessité pour les citoyens et les professionnels de devenir de véritables cyberacteurs responsables, capables de vérifier l’information, de signaler les incidents et de se former continuellement.
Pour 2026, l’agence prévoit ainsi des formations approfondies et spécialisées à l’endroit des médias, afin de renforcer durablement leurs capacités et d’en faire des relais crédibles et efficaces de la cybersécurité au Togo.





