Le mouvement de grève déclenché par le personnel et les enseignants de l’université de Lomé n’a toujours pas trouvé de terrain d’entente favorable. Ce jeudi 23 mai 2024, malgré l’interdiction du président de l’université de manifester sur le campus, les enseignants et le personnel administratif ont continué à revendiquer auprès de leur hiérarchie. Ils sont déterminés à obtenir satisfaction. Les deux camps semblent inflexibles, ce qui intensifie la situation sur le campus universitaire.
« Ihou Dégage ! », « Chef de l’État, au secours ! », « Non au dilatoire ! », « Oui à un dialogue sincère » sont quelques-uns des slogans visibles sur les pancartes des grévistes sur le campus, en route pour rencontrer le président de l’université de Lomé.
Après la rencontre avec le président de l’université de Lomé ce jeudi matin à l’amphithéâtre 600, à la demande du ministre de l’Enseignement supérieur, les grévistes ont durci le ton. « Notre mouvement d’aujourd’hui va se tenir. Il se pourrait même que ça continue. »
« Le président de l’université nous a demandé de lui laisser un peu de temps. Il nous a rassurés que, même si nous poursuivons cette lutte, il espère pouvoir discuter avec son collègue de Kara dans les jours à venir pour trouver des solutions. Quand il a dit cela, nous lui avons répondu que pour l’instant, il n’est pas notre problème. Nous manifestons car un malentendu a été créé avant son arrivée et tant que nous ne serons pas satisfaits, le mouvement de grève continuera », a déclaré un des enseignants grévistes à ses collègues.
Lors de leur rencontre avec le président de l’université de Lomé, Adama Kpodar, le personnel de l’université a promis qu’il n’y aurait pas de débordements, mais a insisté sur le fait qu’ils continueraient à manifester leur mécontentement jusqu’à obtenir satisfaction.
Le président a rassuré les grévistes qu’à partir de la semaine prochaine, avec la rencontre avec son collègue de Kara, ils prendraient des mesures pour tenter de résoudre le problème, car, selon eux, les discussions avec le ministre n’ont pas abouti comme souhaité. « Le ministre a dit qu’il ne peut plus. Mais nous disons que tant qu’il est le ministre, il est le représentant du président de la République à notre niveau et il est notre interlocuteur auprès du président », ont-ils déclaré.
L’organisation syndicale a rencontré le ministre à deux reprises pour discuter de l’augmentation de 10 % de la valeur indiciaire des salaires, une mesure prise par le gouvernement en septembre 2022 dans le cadre de la politique du chef de l’État contre la vie chère. Cependant, les grévistes estiment que le ministre interprète erronément le texte de cette application.
« Depuis l’annonce de cette augmentation, nous avons toujours dit que notre salaire est indexé à la grille de la fonction publique. C’est ce qui nous est appliqué à l’université de Lomé et même à l’université de Kara. Nous n’avons pas une grille distincte. Nous ne comprenons pas pourquoi on nous dit aujourd’hui que nous ne faisons pas partie de la fonction publique. En 2020, nous avons eu une revalorisation de 5 % de la valeur indiciaire, ce qui n’a pas posé de problème. Mais depuis bientôt deux ans, nous ne sommes toujours pas entrés en possession de nos droits pour les 10 %, y compris les enseignants qui n’avaient pas eu les 5 % et les 10 % que nous réclamons actuellement. C’est pourquoi nous avons entamé un mouvement de grève le vendredi 17 mai 2024 », ont-ils expliqué.
Ils appellent le ministre à entamer un dialogue sincère pour trouver un terrain d’entente et mettre fin à leur mouvement de grève sur le campus universitaire de Lomé.