Insertion des jeunes agroécologues : le foncier au cœur d’un atelier stratégique à Sokodé

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Le Réseau des Jeunes Producteurs et Professionnels Agricoles du Togo (REJEPPAT), avec l’appui du Réseau International FAR et de ses partenaires, a organisé le 5 août 2025 à Sokodé, un atelier de réflexion sur les conditions d’insertion professionnelle des jeunes formés en agroécologie dans la Région Centrale.

Cette rencontre s’inscrit dans le cadre du projet d’appui au développement des fermes écoles agroécologiques, lancé en 2018. Ce programme a permis de former plus de 1000 jeunes, dont 40 % de femmes, au sein de 12 fermes écoles réparties dans les cinq préfectures de la région.

Malgré ces acquis, l’accès au foncier demeure un obstacle majeur à l’installation durable de ces jeunes. Mme Djariatou Oudei, présidente du REJEPPAT pour la Région Centrale, a souligné que de nombreux jeunes perdent les terres qu’ils ont acquises, faute de titres légaux. Elle plaide pour un dialogue constructif avec les autorités locales afin d’apporter des réponses concrètes à cette problématique.

L’atelier visait à informer les jeunes sur les démarches nécessaires à l’obtention du livret foncier et à leur fournir une meilleure compréhension des dispositions du Code foncier et domanial. Il a également permis de clarifier les rôles des institutions locales, notamment les communes, les préfectures et le gouvernorat, dans la gestion foncière.

Ce cadre d’échanges a réuni 45 participants : des autorités administratives et traditionnelles, dont le préfet de Tchaoudjo, des maires, des chefs canton, des représentants de ministères techniques, des organisations agricoles, ainsi que des partenaires comme AFDI et GESCOD. Des jeunes issus des fermes écoles y ont également activement participé.

Pour Véronique Dansou, coordinatrice de l’APCFAR, l’enjeu dépasse la simple formation : il s’agit de permettre aux jeunes d’appliquer durablement les pratiques agroécologiques. Elle a insisté sur l’importance de sécuriser l’accès à la terre pour garantir la pérennité des acquis.

Mme Djariatou a, pour sa part, rappelé que l’agroécologie représente une réponse pertinente face aux effets du changement climatique, en renforçant la résilience des exploitations tout en préservant les ressources naturelles.

Des témoignages poignants ont illustré les réalités du terrain : certains jeunes ont évoqué des cas d’expulsion après avoir investi dans l’amélioration des terres ou l’impossibilité d’obtenir des documents officiels. Madjon Gbati Nakpane, jeune maraîcher agroécologue, s’est dit encouragé par l’écoute attentive des autorités. Il espère que cette mobilisation ouvrira la voie à des solutions concrètes.

À l’issue des travaux, les autorités présentes ont pris des engagements forts, notamment celui d’explorer des mécanismes d’attribution équitable et durable des terres. Cette rencontre marque une avancée significative vers une gouvernance foncière plus inclusive, condition essentielle pour l’autonomisation des jeunes agriculteurs et le développement de l’agroécologie au Togo.

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