Dans le but de renforcer le système national d’information sur l’emploi au Togo, l’Agence nationale pour l’emploi (ANPE) sur les instructions du ministère de tutelle, a développé une plateforme du mécanisme de veille sur la dynamique du marché du travail. Le dispositif vise à rendre compte en temps réel des progrès en matière d’offres d’emplois en disposant des informations sur les emplois créés et les besoins en recrutement des entreprises. Il permettra également au gouvernement d’anticiper les besoins en compétences des entreprises et d’orienter les prises de décisions concernant les offres de formation. La plateforme contribuera en outre à rendre compte de la pression exercée sur le marché du travail en termes de flux de nouveaux diplômés.
Avant la phase d’exploitation effective dudit dispositif, et dans le but d’amener les acteurs concernés à bien le renseigner, l’ANPE a organisé plusieurs sessions de formation aussi bien à Lomé qu’à l’intérieur du pays (Lomé, à Kara, à Atakpamé et à Tsévié). Les bénéficiaires de ces formations sont essentiellement des chargés de ressources humaines des entreprises privées et parapubliques, et des Communes au Togo de ces différentes localités.
Après des formations, Norbert POTCHO, Directeur de l’observatoire de l’emploi à l’ANPE dresse le bilan et les avancées significatives pour l’implémentation de la plateforme et son appropriation par les acteurs concernés. C’est à travers une interview accordée à notre rédaction.
Vous avez organisé des sessions de formations à Lomé et à l’intérieur du pays. Pouvez-vous nous en dire plus sur le déroulement ?
Depuis le début du mois de juin 2024, nous avons démarré une série de formation avec une première vague. A Lomé nous avons tenu deux sessions, une session à Kara, une autre à Atakpamé et nous avons bouclé cette première vague avec l’étape de Tsevié.
Il s’agit de la formation à l’utilisation de la plateforme du mécanisme de veille sur la dynamique du marché du travail. De quoi il s’agit ? C’est un dispositif informatisé qu’on a conçu pour faire la remontée des informations sur les mouvements du marché du travail. C’est à dire les entrées, les recrutements mais aussi les départs des agents. Les formations visent à outiller les participants sur comment utiliser le dispositif qui consiste à renseigner la plateforme sur les mouvements du personnel. Les bénéficiaires de la formation sont principalement les représentants des ressources humaines des entreprises mais aussi ceux des communes. Puisqu’il s’agit de la question de l’emploi, ce sont ces postes identifiés qui pourront effectivement renseigner et exploiter la plateforme.
A propos des représentants des communes, qu’est-ce que vous leur demandez concrètement?
Les communes ont un double rôle. Le premier rôle important c’est qu’elles vont nous aider à créer les comptes pour les entreprises qui se trouvent sur leur territoire. Parce que pour nous, la commune devra savoir les différentes entreprises installées sur son territoire. Donc les communes vont nous aider à les enregistrer. Mais le deuxième rôle c’est que la commune aura à se comporter comme entreprise, parce que la commune justement, utilise des personnels, emploie des personnels et recrute. Elle va ainsi renseigner les mouvements de son personnel en tant que entreprise.
Quels sont les avantages de ce dispositif pour l’emploi au Togo : que ce soit au niveau du gouvernement et au niveau du demandeur de l’emploi ?
Au premier temps, les avantages sont surtout au niveau du gouvernement. Ce dispositif permettra au gouvernement d’avoir des données à temps réel pendant une période afin pouvoir prendre les meilleurs décisions. Du côté des chercheurs d’emploi, les informations renseignées permettront aux jeunes de s’orienter vers les secteurs qui utilisent plus d’employé c’est-à-dire, vers des secteurs jugés porteurs.
Comment l’initiative a-t-elle été accueillie par les participants aux formations ?
Nous avons particulièrement été très fiers de la disponibilité des participants et de leur engouement. Il y a des moments où on leur demande même de prendre la pause ils refusaient par ce qu’ils étaient très intéressés. Nous avons demandé qu’ils nous aident à porter le projet pour l’exploitation du dispositif au bénéfice de l’emploi au Togo. Nous avons fini sur une note d’espoir qu’ils pourront renseigner la plateforme dès qu’elle sera lancée officiellement.
Quelle est la suite du processus ?
Nous avons au cours de cette formation qui est à la fois un échange et une sensibilisation, recueilli les besoins et les préoccupations des participants. Cela permettra qu’on revoie un peu la plateforme pour l’actualiser. Quand on aura fini de l’actualiser, on verra avec la hiérarchie pour le lancement officiel notamment le ministre de la fonction publique.