L’Alliance Nationale pour le Changement (ANC) a décidé d’exclure définitivement sept de ses membres pour « indiscipline caractérisée et refus délibéré de respecter la ligne politique ».
La sanction a été prononcée le vendredi 24 janvier 2025 avec effet immédiat, à l’issue d’une réunion du bureau national.
Les personnes concernées par cette décision sont : Robert Adeblewo Kossi Olympio, Kenou Dzidzonou, Zokevo Kokou Obakou, Alphonse Agbéko Akladé, Mouhalidina Alfa-Sika, Goutane Oudanou et Jean-Jacques Sitou Messan Folly Teko.
Cette exclusion fait suite à une série d’actes allant à l’encontre des directives du parti. En effet, dans une déclaration datée du 31 mai 2024, l’ANC avait annoncé son refus de siéger à l’Assemblée nationale, dénonçant une « machination inédite sur les plans électoral, constitutionnel et institutionnel ». Le 23 décembre 2024, le parti avait également diffusé une lettre circulaire appelant ses membres, notamment ceux impliqués dans la CENI et ses démembrements, ainsi que les conseillers communaux et régionaux, à se conformer à sa décision de ne pas participer aux élections sénatoriales.
Parmi les motifs évoqués, l’ANC dénonce la suppression de l’élection présidentielle, désormais confiée à des sénateurs désignés, ainsi que la nomination d’un « Président du Conseil », chef du gouvernement, par un seul parti politique. Ces réformes, combinées à la désignation par le Chef de l’exécutif d’un tiers des membres du Sénat et au pouvoir conféré au Président du Conseil de dissoudre l’Assemblée nationale, ont conduit le parti à rejeter le processus.
Malgré ces directives claires, certains membres élus en tant que conseillers régionaux ont sollicité, dès le 29 juin 2024, l’autorisation du Président national pour siéger dans les conseils régionaux. Le bureau national a constaté que ces membres ont volontairement ignoré les consignes répétées de s’abstenir de siéger à la CENI, à l’Assemblée nationale, ou encore de participer aux processus relatifs aux élections régionales.
Réuni en séance ordinaire le 20 janvier 2025, le bureau national a statué sur ces violations, considérant les actes comme des fautes graves. Le Président du parti, Jean Pierre Fabre, a annoncé leur exclusion définitive, déclarant :
« Pour indiscipline caractérisée et refus manifeste de se conformer aux décisions du parti, les concernés sont déchus de leur statut de militants de l’ANC et ne font plus partie d’aucune instance du parti, qu’elle soit centrale, fédérale ou associative. »
Le parti a également rappelé que les exclus ne sont plus habilités à représenter l’ANC, ni à utiliser son nom, son sigle, son emblème ou ses couleurs. Ils ne peuvent également pas participer à des réunions avec les structures ou militants du parti.
Cette exclusion marque une étape importante dans la gestion des dissidences au sein de l’ANC, qui affirme ainsi son attachement à l’unité et à la discipline de sa ligne politique.