Dans un entretien exclusif accordé à Libération Sénégal, Mahamadou Bonkoungou, PDG du Groupe EBOMAF, s’exprime sur les spéculations entourant un supposé mandat d’arrêt international à son encontre.
Il profite également de cet échange pour partager son analyse sur le potentiel économique du continent africain, les défis auxquels font face les investisseurs et les ambitions du groupe EBOMAF au Sénégal et dans la sous-région.
Un marché africain prometteur
Interrogé sur les opportunités qu’offre le marché africain, Mahamadou Bonkoungou affirme avec conviction que l’Afrique est un continent en pleine expansion. « Notre continent bénéficie d’une croissance démographique soutenue, de ressources naturelles abondantes et d’une urbanisation rapide, autant de facteurs qui stimulent la demande en infrastructures, en services financiers et en innovations », souligne-t-il. Il met en avant l’engagement du Groupe EBOMAF à investir massivement dans des secteurs clés comme le BTP et la banque, convaincu que ceux qui anticipent les besoins des populations africaines trouveront un marché à fort potentiel pour les décennies à venir.
Les obstacles à l’investissement des Africains
Malgré ces opportunités, le PDG d’EBOMAF reconnaît plusieurs freins à l’investissement des entrepreneurs africains. Il cite notamment les difficultés d’accès au financement, le manque d’accompagnement des banques, ainsi que les lourdeurs administratives et l’instabilité réglementaire dans certains pays. Il insiste aussi sur la nécessité de renforcer la solidarité entre Africains : « Nous devons apprendre à nous faire confiance, à soutenir nos champions économiques et à leur donner les moyens de grandir. »
Pourquoi le Sénégal ?
Le choix du Sénégal comme terre d’investissement pour EBOMAF repose sur plusieurs critères. Mahamadou Bonkoungou met en avant la stabilité politique du pays et la vision de ses dirigeants en matière de développement des infrastructures et des services financiers. « Le Sénégal est une économie clé en Afrique de l’Ouest. Nous y avons investi car nous croyons en son potentiel et en son dynamisme », explique-t-il.
Des projets ambitieux pour le Sénégal
EBOMAF multiplie les projets au Sénégal, notamment dans le BTP et d’autres secteurs stratégiques. Parmi les initiatives majeures, Mahamadou Bonkoungou cite l’usine de transformation des produits de la mer et une unité de dessalement d’eau de mer pour produire de l’eau potable, un projet porté par IB Fish. « Cet investissement de plusieurs milliards de FCFA vise à réduire significativement le chômage au Sénégal », précise-t-il, soulignant que ce n’est qu’un début.
Des réalisations à travers la sous-région
Au-delà du Sénégal, EBOMAF est un acteur majeur du développement infrastructurel en Afrique de l’Ouest et du Centre. Le groupe a réalisé des infrastructures clés au Burkina Faso, au Bénin, au Togo et en Côte d’Ivoire. « Partout où nous intervenons, nous laissons une empreinte durable avec des réalisations de qualité qui contribuent à la transformation économique », affirme-t-il.
Mise au point sur les accusations et le mandat d’arrêt
Répondant aux rumeurs sur son implication dans des affaires financières controversées au Sénégal, Mahamadou Bonkoungou réfute catégoriquement toute irrégularité. Il affirme que son nom n’est mentionné dans aucun rapport de la Cour des Comptes et met au défi quiconque d’apporter la preuve du contraire. « Toutes les transactions des filiales de IB Bank relèvent de leur gestion propre, et seules leurs instances dirigeantes sont habilitées à répondre sur ces questions », clarifie-t-il.
Quant aux spéculations sur un mandat d’arrêt international, il dénonce une campagne de désinformation visant à nuire à son image et à celle de son groupe. « Il n’y a aucune procédure judiciaire contre moi au Sénégal, encore moins une menace d’arrestation », martèle-t-il, dénonçant une tentative de déstabilisation.
IB Bank et le marché financier sénégalais
Sur le rôle de IB Bank au Sénégal, Mahamadou Bonkoungou rappelle qu’il n’est qu’un actionnaire et que la gestion de la banque incombe à ses dirigeants. « Les PCA et directeurs généraux de ces institutions sont les mieux placés pour répondre aux questions relatives à leurs opérations financières », conclut-il.
À travers cet entretien, Mahamadou Bonkoungou réaffirme son engagement pour le développement économique du continent et son ambition de voir les entrepreneurs africains jouer un rôle central dans l’essor du marché africain.
