Le diplomate djiboutien Mahmoud Ali Youssouf a été élu samedi à la présidence de la Commission de l’Union africaine, un poste stratégique alors que le continent fait face à de multiples crises, notamment dans l’est de la RDC, au Soudan et face aux coupes budgétaires américaines dans l’aide internationale.
Ministre des Affaires étrangères de Djibouti depuis 2005, Mahmoud Ali Youssouf fait partie des chefs de la diplomatie les plus expérimentés d’Afrique. À 59 ans, cet homme à la silhouette élancée, au front dégarni et aux fines lunettes, a su s’imposer face à son principal adversaire, le Kényan Raila Odinga. Ce dernier, fort de sa notoriété et de ses soutiens parmi les dirigeants africains, apparaissait comme le favori de l’élection. Pourtant, la discrétion et l’expérience du diplomate djiboutien ont séduit les États membres de l’organisation panafricaine, qui l’ont élu au scrutin secret à la majorité des deux tiers.
Mahmoud Ali Youssouf succède ainsi au Tchadien Moussa Faki Mahamat, qui arrive au terme de son second mandat. Cette année, le poste était réservé à un représentant de l’Afrique de l’Est.
Bien que Djibouti soit l’un des plus petits pays du continent avec à peine un million d’habitants, sa position stratégique sur le détroit de Bab-el-Mandeb lui confère une influence notable. Cette voie maritime essentielle au commerce mondial attire la présence de plusieurs puissances internationales, dont la France, les États-Unis et la Chine, qui y disposent de bases militaires.
Dans un entretien accordé à l’AFP en décembre, Mahmoud Ali Youssouf avait souligné les défis de gouvernance dans plusieurs pays africains, notamment ceux récemment secoués par des coups d’État. Le Gabon, le Mali, le Niger et le Burkina Faso restent d’ailleurs suspendus par l’Union africaine.
Désormais à la tête de l’exécutif de l’UA, Mahmoud Ali Youssouf devra naviguer entre ces multiples enjeux tout en affirmant le rôle de l’organisation dans la stabilité et l’intégration du continent.