À l’occasion de la 3è édition de la Nuit du Droit, organisée conjointement à Lomé par l’Association togolaise pour la promotion du droit (ATPD) et l’IPDCP, les professionnels du secteur juridique se sont réunis pour analyser la place du droit dans une société en pleine mutation numérique.
Placée sous le thème « Droit et transformation numérique : vers une société de confiance ? », la rencontre a permis d’explorer les défis que pose l’évolution technologique au cadre juridique existant.
Les échanges ont porté sur l’adaptation nécessaire du droit face à l’omniprésence du digital dans tous les domaines de la vie sociale. Innovations technologiques, intelligence artificielle et protection des données personnelles exigent aujourd’hui des normes robustes et actualisées. Comme l’a souligné Talla Hervé Awui, président du comité d’organisation, le rôle du droit n’est pas de freiner le progrès, mais de l’encadrer et d’en garantir une utilisation responsable.
Le président de l’IPDCP, le Lieutenant-colonel Belei Bédiani, a adopté la même position, rappelant que le Togo ambitionne de bâtir une société numérique moderne reposant sur l’éthique, la responsabilité et le respect des droits humains.
Après une table ronde consacrée aux régulateurs – à laquelle ont participé plusieurs institutions togolaises appuyées par l’ASIN du Bénin –, deux panels ont animé la soirée.
Le premier, intitulé « Juriste 2.0 : la révolution numérique de la formation et de la pratique », s’est intéressé à l’évolution de la formation juridique et au nouveau profil du juriste moderne, confronté à des outils et des méthodes de travail profondément transformés.
Le second panel, « Droit et entrepreneuriat : réguler pour stimuler l’innovation des startups et de la jeunesse », s’est concentré sur les liens entre innovation et régulation. Les intervenants ont rappelé que, si l’innovation doit rester libre, elle nécessite un cadre juridique clair. « Un cadre réglementaire bien conçu peut encourager l’innovation des jeunes startups africaines », a-t-on souligné.
L’avocate Maître Ornella Ahiatsi, fondatrice de Essenam Avocat, a insisté sur le fait que le droit constitue la structure essentielle de toute entreprise, « du berceau au cercueil ». Elle a illustré son propos par un exemple concret : installer un système de vidéosurveillance implique de respecter des limites précises, notamment l’interdiction de filmer la voie publique et l’obligation d’informer clairement les usagers.

Au-delà des réflexions de fond, cette édition a également permis de célébrer certains partenaires, dont l’IPDCP, et d’offrir un cadre d’échanges et de networking entre professionnels du droit.

