L’Agence Internationale de l’Énergie Atomique (AIEA), en collaboration avec le gouvernement togolais, a inauguré ce lundi 4 novembre 2024, un atelier régional à Lomé, visant à renforcer les compétences en gestion des crises de sécurité nucléaire en Afrique.
Cet atelier, qui se poursuivra jusqu’au 8 novembre, a pour objectif de former des experts africains aux réponses adaptées face aux incidents impliquant des matières nucléaires, qu’il s’agisse de leur stockage, utilisation ou transport.
Dans son discours inaugural, Kokou Wotobe, secrétaire général du ministère de la Santé et de l’Hygiène publique, a souligné que cette initiative répond à un besoin urgent de garantir la sécurité nucléaire dans un contexte où l’usage des technologies nucléaires à des fins pacifiques se développe en Afrique. « Cet atelier, qui se tient du 4 au 8 novembre, s’inscrit dans cette dynamique et vise à renforcer les capacités de nos experts nationaux et de nos partenaires régionaux », a-t-il précisé.
Le programme de l’atelier comprend des présentations de cas concrets, des exercices pratiques et des échanges d’expériences. Ces sessions permettent de renforcer la coordination entre les différents acteurs de la sécurité nucléaire, aussi bien sur site qu’en dehors. Les participants viennent de pays tels que l’Égypte, le Ghana, le Kenya, le Niger, le Nigeria, l’Ouganda et le Soudan, en plus des experts internationaux de l’AIEA, du Canada et de la France. Des représentants togolais des services de sécurité et techniques participent également à cette formation.
Wotobe a mis l’accent sur l’importance d’une coordination rapide et efficace des autorités en cas de crise nucléaire. « La réponse aux incidents de sécurité nucléaire, qui est au centre de cet atelier régional, constitue un élément crucial pour assurer la protection des personnes, des biens, de la société et de l’environnement contre les conséquences d’éventuels événements de sécurité nucléaire », a-t-il déclaré, soulignant la nécessité pour les autorités africaines de se préparer aux défis de sécurité spécifiques au domaine nucléaire.
Cet atelier s’adresse notamment aux responsables de sécurité dans les centres utilisant des matières radioactives ainsi qu’au personnel des organisations d’intervention. Selon Wotobe, « il est essentiel que les États mettent en place des systèmes de protection physique efficaces pour prévenir le vol, le sabotage ou l’accès non autorisé aux installations nucléaires ». Il a également rappelé l’engagement du Togo dans ce domaine : membre de l’AIEA depuis 2012, le pays a renforcé son cadre légal en 2020 et a mis en place l’Autorité Nationale de Sûreté et de Sécurité Nucléaire (ANSSN) pour superviser ces questions.
Le secrétaire général a par ailleurs averti des risques accrus liés à la sécurité nucléaire dans le contexte africain actuel, marqué par l’augmentation du nombre d’installations nucléaires et des défis de sécurité qui en découlent. « Nous devons être prêts à réagir efficacement à toute menace potentielle impliquant des matières nucléaires », a-t-il déclaré, en soulignant l’importance de la formation et de la coopération régionale pour une sécurité robuste.
Les résultats attendus de cet atelier incluent une évaluation renforcée des systèmes de protection physique, une meilleure préparation des États membres aux incidents de sécurité nucléaire, et une coordination accrue entre les différentes organisations d’intervention.
Cette initiative s’inscrit dans les efforts globaux de l’AIEA pour renforcer la sécurité nucléaire dans la région et fournir aux pays participants les outils nécessaires pour protéger les populations et l’environnement.