Doha abrite la deuxième édition du Sommet mondial pour le développement social, convoqué par l’Assemblée générale des Nations unies du 4 au 6 novembre 2025.
À cette occasion, les dirigeants du monde ont adopté la Déclaration politique de Doha, un texte ambitieux prônant la justice, la paix, les droits humains et un développement durable inclusif.
Mais pendant que ces engagements solennels étaient proclamés dans les salles modernes du Centre international de conférences du Qatar, au village de Landa, dans le nord du Togo, des femmes continuaient de produire du charbon artisanal à mains nues, respirant chaque jour une fumée toxique pour subvenir aux besoins de leurs familles.
Dans les zones rurales, certains enfants parcourent encore plusieurs kilomètres pour rejoindre une école sans mobilier, et étudient à la tombée de la nuit sous la lumière de bougies et de lampes à pétrole.
C’est pour ces réalités que l’ONG Jeunes Verts était présente à Doha.
L’organisation togolaise a participé au sommet pour rappeler aux décideurs que les engagements internationaux n’ont de sens que lorsqu’ils transforment concrètement les conditions de vie. Elle souligne que, dans le pays, plus d’un tiers de la population rurale manque encore d’accès à l’eau potable, et que de nombreuses familles dépendent toujours du bois énergie.
« Le manque d’accès à l’énergie propre détruit la santé, les forêts et la dignité humaine. Les femmes de Landa ne produisent pas du charbon par plaisir, mais parce qu’elles n’ont pas d’autre moyen de survie », déclare Esso Pedessi, directeur exécutif de Jeunes Verts.
Selon lui, grâce au projet Solar4Community, mené avec REC, l’ONG propose des alternatives durables, notamment la formation à l’utilisation de foyers améliorés et de systèmes solaires. Mais sans appui politique solide et financements structurants, ces actions isolées ne suffiront pas à inverser la tendance.
Esso Pedessi rappelle également que le développement ne se limite pas aux routes et aux statistiques économiques. Il englobe aussi la culture, l’éducation et le sport, véritables leviers d’épanouissement pour les jeunes. Au Togo, les équipements sportifs restent insuffisants alors même que le sport constitue un puissant outil de prévention contre les dérives sociales.
À travers diverses activités, Jeunes Verts Togo a permis à de nombreux jeunes de retrouver espoir, de s’engager et d’agir localement. Chaque année, l’ONG forme des dizaines de jeunes à l’entrepreneuriat vert, aux projets solaires et à la valorisation des déchets plastiques, démontrant que le développement durable peut devenir une réalité concrète lorsque la jeunesse est soutenue.
À Doha, les États ont réaffirmé leur attachement à la justice sociale, aux droits humains, à l’emploi décent et à la protection de l’environnement. Pour le Togo et pour les pays africains en général, ces engagements doivent désormais se traduire par des financements justes, un appui réel aux énergies renouvelables, des politiques éducatives et sanitaires inclusives, ainsi qu’un investissement fort dans la jeunesse et le sport.
