Dans une interview accordée au rapport économique Yearbook Togo, Antoine Lekpa GBEGBENI, ministre de l’Agriculture, de l’Hydraulique Villageoise et du Développement Rural, met en lumière les ambitions et les défis de son département.
Ce dernier occupe une place stratégique dans la Feuille de route gouvernementale 2025, visant à faire de l’agriculture le moteur de la croissance économique nationale.
Les défis à relever pour atteindre les objectifs de Togo 2025
Le ministre souligne que le plan stratégique Togo 2025 pour l’agriculture ambitionne de bâtir une filière agricole productive et à forte valeur ajoutée, capable de générer des revenus durables pour les agriculteurs et de soutenir la croissance économique. Pour y parvenir, plusieurs projets prioritaires sont identifiés : l’amélioration de la productivité et des rendements agricoles grâce à une gestion optimisée des intrants et des pratiques agricoles, appuyée par une carte de fertilité des sols, l’accélération du Mécanisme incitatif de financement agricole (MIFA), qui repose sur le partage des risques entre les acteurs du secteur, l’extension de l’agropole de Kara, considéré comme projet pilote pour le développement de dix agropoles d’ici 2030, la réforme de la politique foncière agricole, pour faciliter l’accès à la terre et encourager les investissements.
Le gouvernement mise également sur l’aménagement de 400 zones agricoles planifiées (ZAAP) à l’horizon 2025, chacune offrant des infrastructures adaptées pour la mécanisation, l’irrigation et la mise en marché des productions agricoles.
Antoine GBEGBENI insiste sur le rôle central des agropoles dans la stratégie de développement agricole. Adopté en 2017, le plan de développement des agropoles divise le pays en dix zones de transformation agroalimentaire (ZTA) : Kara, Oti, Haut-Mono, Centre, Moyen-Mono, zone forestière, pénéplaine, Bas-Mono, Littoral et zone du Lac.
Ces agropoles visent à mobiliser les investissements privés dans la transformation agroalimentaire à grande échelle. Chaque zone bénéficie d’infrastructures modernes, d’un guichet unique et de mesures incitatives pour encourager les investisseurs.
Le projet pilote de l’agropole de Kara, en partenariat avec la BOAD et la fondation sud-coréenne Saemaül, cible des filières porteuses telles que le soja, le maïs, le riz, le sésame, l’anacarde, la volaille et les poissons.
À travers cette approche intégrée, le Togo aspire à renforcer sa sécurité alimentaire, équilibrer sa balance commerciale, améliorer les conditions de vie des populations et créer des emplois durables, particulièrement en milieu rural.
