Par une note datée du 23 juillet 2025, le ministre de l’Administration territoriale, Awaté Hodabalo, a rejeté la demande d’autorisation d’une marche citoyenne pacifique prévue pour le 25 juillet 2025.
Cette décision, justifiée par un contexte électoral jugé « encore sensible » et un itinéraire considéré comme « problématique », s’appuie sur la loi n°2011-010 du 16 mai 2011 relative aux manifestations publiques.
Dans sa lettre officielle (réf. N°1162/MATDCC), le ministre avance le « maintien de l’ordre public » et la « sensibilité du processus électoral en cours » pour interdire la manifestation organisée par Novation Internationale, une organisation qui milite pour la mémoire des victimes de violences et la promotion de la non-violence.
Toutefois, cette décision suscite des critiques au sein de la société civile et des organisations de défense des droits humains, qui dénoncent une application sélective et politique des lois encadrant les manifestations. Ces dernières y voient une stratégie visant à restreindre l’espace civique et à museler les voix critiques.
Ces dernières années, le Togo a été marqué par une succession d’interdictions de manifestations, d’arrestations arbitraires de leaders d’opinion et de restrictions des libertés, alimentant les craintes d’un durcissement du régime. L’interdiction de cette nouvelle marche citoyenne s’inscrit ainsi dans une dynamique perçue comme un verrouillage de l’espace public, au moment même où la 5ᵉ République est censée ouvrir une nouvelle page politique pour le pays.
Malgré ce contexte difficile, la société civile togolaise reste mobilisée et continue de plaider pour le respect des droits civiques, la liberté d’expression et un traitement équitable pour tous les citoyens, des principes essentiels pour bâtir une démocratie réelle.