L’association ANEDD-AFRIQUE poursuit sa tournée de projections dans le cadre du Festival AlimenTerre 2025, une initiative du Réseau AlimenTerre Togo, coordonnée par OADEL avec l’appui du CFSI.

Après Hédjégan et Légnanou, c’est au tour des localités d’Agokpamé (préfecture des Lacs, canton d’Agouégan, commune des Lacs 2) et d’Anyronkopé (préfecture de Vo, commune de Vo 2) d’accueillir, les 7 et 8 novembre 2025, la projection du documentaire « À la vie, à la terre : Cameroun, la terre des femmes ».
Ce film, réalisé dans le cadre du programme AlimenTerre, met en avant le rôle crucial des femmes rurales africaines dans la préservation des ressources naturelles et la promotion d’une agriculture respectueuse de l’environnement. À travers le parcours inspirant de Cécile Ndjebet, agronome et militante camerounaise, le documentaire aborde des thèmes essentiels tels que la coupe anarchique des mangroves, la question de l’accès à la terre pour les femmes et les défis liés aux cultures du palmier à huile et de la banane.
Agokpamé : émotions, réflexion et propositions concrètes
La séance de projection à Agokpamé, animée par Rémi Komlan ADEGNON, chargé du projet, et Hervé Komi ADJAHO, président de l’association ANEDD-AFRIQUE, a suscité une vive émotion parmi les participants : pêcheurs, productrices d’huile de coco, commerçantes et jeunes agriculteurs se sont retrouvés dans les réalités exposées à l’écran.



Les échanges qui ont suivi ont permis d’identifier plusieurs pistes d’action, notamment la fabrication du compost local pour accroître les rendements tout en préservant la fertilité des sols.
Pour M. Houedakor Daté, notable du village, « les femmes accomplissent énormément, mais elles manquent de soutien. Ce film montre qu’avec un accompagnement, elles peuvent diversifier leurs activités et améliorer leurs conditions de vie ».
Même son de cloche chez Mme Nadou ASSIGNON, présidente de la coopérative Vevedonou : « Nous disposons de terres, mais nous avons besoin de jeunes plants de cocotiers pour renforcer nos revenus. »
M. ANANI Assion, président de la Fédération des Associations de Hoeto du Chenal Gbaga (FAH GBAGA), a pour sa part insisté sur le lien entre protection des mangroves et développement agricole durable, soulignant la nécessité d’un appui pour améliorer la production de maïs.
Anyronkopé : plaidoyer pour le reboisement et l’agriculture responsable
À Anyronkopé, la projection a donné lieu à un débat axé sur la dégradation des mangroves et la montée des eaux, deux problématiques majeures pour cette zone littorale.
Pour KULEWOSI Philippe, représentant de l’ONG AGBOZEGUE, « les mangroves sont des refuges naturels pour les poissons ; leur reboisement est vital pour la survie des communautés riveraines ».
De son côté, DJONO Eklou, agronome et président du CVD, a mis l’accent sur l’importance d’adopter de meilleures techniques de culture du manioc afin d’améliorer la productivité et de tirer les leçons des expériences menées dans le cadre du projet WACA sur le littoral togolais.
Les femmes du village ont exprimé leur volonté de bénéficier de formations sur la mise en place de pépinières de palmistes et de bananiers, une démarche qui leur permettrait de diversifier leurs sources de revenus tout en protégeant l’environnement.



Un festival au service de la sensibilisation et de l’action communautaire
Au-delà des projections, la tournée d’ANEDD-AFRIQUE dans le cadre du Festival AlimenTerre 2025 s’impose comme un véritable levier d’éducation environnementale et de mobilisation citoyenne.
Les échanges tenus à Agokpamé et Anyronkopé témoignent d’une prise de conscience collective : la préservation des écosystèmes, la valorisation du rôle des femmes rurales et la promotion d’une agriculture durable constituent des priorités partagées par les communautés locales.
