Togo : les médias appelés à la rescousse pour relancer la filière coton en difficulté

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La filière cotonnière togolaise traverse une période critique marquée par une baisse de la production, la diminution du nombre de producteurs et le désintérêt croissant des jeunes pour cette culture stratégique.

Pour inverser la tendance, la Fédération nationale des groupements de producteurs de coton (FNGPC COOP-CA) mise désormais sur les médias afin de sensibiliser, mobiliser et redonner de l’attrait à ce secteur clé de l’économie rurale.

Réunis du 25 au 26 septembre 2025 à Kpalimé autour du thème « La contribution des médias à la relance du coton au Togo », des journalistes membres du Réseau pour la promotion des produits agro-sylvo-pastoraux et halieutiques en Afrique de l’Ouest et au Sahel (ReJPAH-AOS) ont pris part à un atelier de renforcement de capacités. Cette rencontre, organisée avec l’appui de la FNGPC, vise à outiller la presse pour relayer les innovations, promouvoir les bonnes pratiques agricoles, encourager la qualité et la compétitivité de la production, mais aussi inciter les jeunes et les femmes à s’investir dans la culture cotonnière.

Une filière en perte de vitesse

Selon Kouroufeï Koussouwè, président du Conseil d’administration de la FNGPC, le nombre de producteurs est passé de plus de 115 000 cotonculteurs à environ 76 000, soit une chute de près d’un tiers. Les superficies exploitées suivent la même tendance : de 100 050 hectares en 2020-2021, elles sont tombées à 75 792 hectares en 2024-2025. Côté production, les chiffres demeurent préoccupants : 67 185 tonnes en 2020-2021, contre 60 408 tonnes en 2023-2024, avant un léger redressement à 67 679 tonnes en 2024-2025.

Ces reculs s’expliquent, entre autres, par le vieillissement des producteurs, le désintérêt des jeunes, les retards dans la fourniture d’intrants et les effets du changement climatique. « Si rien n’est fait, la filière court à sa perte. L’heure de la relance est encore possible, mais il faut renforcer la mécanisation et l’irrigation dans les Zones d’aménagement agricole planifiées (ZAAP) », alerte M. Koussouwè.

Les médias comme catalyseurs de changement

Pour le président de la FNGPC, la presse peut jouer un rôle déterminant. « Par vos reportages, enquêtes et émissions, vous pouvez influencer les perceptions, soutenir les producteurs et attirer une nouvelle génération vers cette culture », a-t-il lancé aux journalistes présents.

Même conviction du côté de Gilles Podjoley, président du ReJPAH-AOS, pour qui cette formation doit amener les professionnels des médias à devenir de véritables porte-voix des cotonculteurs.

Un pilier de l’économie nationale

Principale culture de rente au Togo, le coton représente entre 1 % et 4,3 % du Produit intérieur brut (PIB) et constitue la première culture industrielle du pays ainsi que son quatrième produit d’exportation. Sa relance apparaît donc comme une nécessité économique et sociale pour des milliers de familles rurales.

Face à ce constat, producteurs et journalistes entendent unir leurs forces pour redonner au coton togolais ses lettres de noblesse et attirer de nouvelles générations vers une filière autrefois florissante.

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