Le Togo a rendu un vibrant hommage ce samedi 26 avril 2025 aux artisans de son indépendance, marquant ainsi le 65ᵉ anniversaire de sa libération du joug colonial. Membres du gouvernement, responsables d’institutions, figures politiques et culturelles se sont rassemblés autour d’une grande conférence scientifique, présidée par la cheffe du gouvernement, Victoire Tomégah-Dogbé. L’événement visait à renforcer l’unité nationale en ravivant la mémoire collective autour d’un passé commun.

Cette rencontre, empreinte de reconnaissance et de transmission, a été l’occasion d’honorer la bravoure de ces femmes et hommes qui, parfois au péril de leur vie, ont bâti les fondations de la souveraineté togolaise. En ouvrant la conférence, Kossivi Agbogan, Préfet du Golfe, a salué l’importance de cet hommage :
« En assistant à cette conférence, vous contribuez à honorer la mémoire de ces figures historiques dont les actions ont rendu aux Togolais leur dignité, après des décennies d’humiliation et d’exploitation éhontées », a-t-il déclaré.
Structurée en trois grands axes, la conférence a mis en lumière 42 figures majeures de la lutte pour l’indépendance : 21 issues du courant nationaliste, 16 du courant progressiste et 5 provenant des domaines culturel, religieux et traditionnel. Parmi les plus emblématiques figurent Sylvanus Olympio, père de l’indépendance et premier président du Togo (1960-1963), ainsi que son successeur, Nicolas Grunitzky (1963-1967).
Le professeur Kodjona Kadanga, coordonnateur scientifique de l’événement, est revenu sur les dynamiques politiques qui ont jalonné la marche vers l’indépendance. Il a précisé que si nationalistes et progressistes partageaient le même objectif d’indépendance, ils divergeaient toutefois sur les moyens : immédiats pour les premiers, progressifs pour les seconds.

Le Comité de l’Unité Togolaise (CUT) de Sylvanus Olympio et la JUVENTO incarnaient une rupture franche avec l’administration coloniale française, tandis que le Parti Togolais du Progrès (PTP) de Nicolas Grunitzky et l’Union des Chefs et des Populations du Nord (UCPN) prônaient une transition plus graduelle.
Entre 1946 et 1960, la vie politique togolaise fut ainsi animée par cette rivalité idéologique, sur fond d’une aspiration commune : conduire le Togo vers sa souveraineté.
Au-delà d’une simple commémoration, cet hommage s’est inscrit dans une volonté de transmettre aux jeunes générations l’héritage de courage, d’abnégation et de résilience légué par les pionniers de l’indépendance.
« À l’issue de cette conférence, nous venons de vivre un véritable cours magistral d’histoire sur la marche irrésistible de notre pays vers l’indépendance proclamée le 27 avril 1960 », a déclaré le ministre Awate Hodabalo.
Il a souligné que la liste des figures présentées dans l’ouvrage élaboré pour l’occasion n’est pas exhaustive. Le combat des anonymes ayant œuvré aux côtés des grandes figures mérite également d’être honoré.
Le ministre a particulièrement salué la figure de Sylvanus Epiphanio Kwami Olympio, « le Père de l’indépendance du Togo », dont la ténacité et le sens de l’intérêt général ont incarné les aspirations du peuple togolais à un moment crucial de son histoire.

S’appuyant sur la sagesse populaire, il a rappelé que « c’est au bout de l’ancienne corde qu’on tisse la nouvelle », soulignant l’importance de puiser dans l’histoire pour construire l’avenir. Il a aussi cité Edmond About : « Nous sommes les héritiers de tous ceux qui sont morts, les associés de tous ceux qui vivent et la providence de tous ceux qui naîtront », insistant sur la nécessité de perpétuer la mémoire de ces héros.
Au nom du chef de l’État et du gouvernement, il a adressé ses félicitations aux chercheurs dont le travail a permis de mettre à disposition des Togolais cette référence historique et scientifique.
L’organisation a précisé que la liste des figures honorées sera amenée à s’enrichir au gré des avancées de la recherche historique.
« Ces héros constituent notre patrimoine national. Leur engagement doit inspirer notre marche actuelle vers un Togo plus juste, démocratique et prospère », a conclu le professeur Kadanga.
À l’aube d’une nouvelle étape de son histoire, le Togo entend s’affirmer avec une identité nationale forte, enracinée dans les luttes du passé pour mieux relever les défis du présent et de l’avenir.
La commémoration du 65ᵉ anniversaire de l’indépendance aura ainsi renforcé le sentiment d’unité nationale et ravivé la fierté d’un peuple tourné résolument vers l’avenir.