Le 1er et 2 mars, Atakpamé, la ville aux sept collines située à 165 km de Lomé, a accueilli un atelier de formation sur les avortements clandestins, réunissant 10 journalistes et blogueurs des réseaux sociaux.
Soutenu par la Fédération internationale des plannings familiaux (IPPF), cet atelier, organisé par l’Association togolaise pour le bien-être familial (ATBEF), s’inscrit dans le cadre du projet « Hewlett ». L’objectif de ce projet est de réduire les avortements clandestins, une problématique entraînant de nombreux décès et morbidités.
Le but de la formation était de conduire les participants à examiner leurs perceptions, convictions et comportements vis-à-vis de l’avortement. Ceci afin de transmettre des messages positifs sur l’avortement et la planification familiale, et encourager la collecte de données. Les participants ont été préparés à la création d’émissions et d’articles de presse favorables à la lutte contre les avortements clandestins.
Au cours de ces deux jours, les participants ont acquis une compréhension approfondie des lois internationales, nationales et des accords liés à l’avortement. Ils ont également été informés sur la prévalence des grossesses précoces dans le pays et sur les approches pour les résoudre. La définition de l’avortement, les types d’avortement, l’Interruption Volontaire de Grossesse (IVG) et les motivations des IVG ont été discutées. De plus, les participants ont été sensibilisés aux conséquences socio-économiques et à l’ampleur du problème à l’échelle mondiale et au Togo. Les concepts de soins post-avortement et les directives de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) leur ont également été présentés.
Les connaissances théoriques ont été mises en pratique à travers des exercices, préparant ainsi les journalistes, influenceurs et blogueurs à contribuer efficacement au projet « Hewlett ». Leur rôle inclut la sensibilisation et le renvoi des clientes vers les cliniques de l’ATBEF.
Marie-Ange BOUWEM, coordinatrice du projet « Hewlett », a souligné que l’avortement est un problème de santé publique selon l’OMS. Elle a rappelé que la plupart des avortements en Afrique sont clandestins et souvent suivis de complications. Alors que de nombreux projets existent au Togo, peu abordent la question des avortements, d’où la naissance du projet « Hewlett » en 2019.
BOUWEM a insisté sur l’implication de tous les acteurs, y compris les hommes des médias, pour la réussite du projet. Elle espère que les professionnels des médias produiront des émissions et des articles positifs sur l’avortement sécurisé, contribuant ainsi à un environnement favorable dans les limites de la loi et renforçant la lutte contre les avortements clandestins.
Les participants saluent cette initiative et s’engagent à jouer leur rôle pour réduire le phénomène au Togo. Roland KODJO, blogueur, prévoit d’utiliser ses connaissances pour sensibiliser sur l’ampleur de l’avortement au Togo. Mlle Anah ORE, dans ses émissions, s’engage à transformer les attitudes, transmettre des messages sur la prévention des avortements clandestins et diriger les clientes vers les cliniques de l’ATBEF.
L’OMS souligne que l’accès à l’éducation sexuelle, une contraception efficace et des services d’avortement sûrs sont essentiels pour éviter les lésions et décès liés à la maternité. Les taux d’avortement sont plus élevés dans les pays limitant l’accès à la contraception. Plus de 25 millions d’avortements non sécurisés sont pratiqués chaque année, selon l’OMS.
La formation a été assurée par Marie-Ange BOUWEM, coordinatrice du projet « Hewlett », qui avait à ses cotés Mr MAKOUHOUI Germain et Mme FAGNON Gisèle, comme Facilitateurs.
Jean-Marc Ashraf
