Dans quelques mois, Lomé deviendra le centre de gravité du panafricanisme en accueillant le 9e Congrès panafricain. Cet événement, hautement symbolique, marque un tournant pour l’Afrique, qui aspire à affirmer son rôle sur la scène mondiale. Loin des décisions prises à Londres ou New York, c’est désormais depuis le continent que se dessine l’avenir de l’Afrique.
Pour le Professeur Robert Dussey, ministre des Affaires étrangères du Togo, ce congrès n’est pas une simple rencontre, mais une opportunité historique de refonder le panafricanisme. Ce mouvement, né au sein de la diaspora pour lutter contre l’esclavage et la colonisation, se réinvente aujourd’hui en un levier stratégique pour un continent en quête de souveraineté.
Le thème de cette édition, « Renouveler le panafricanisme et le rôle de l’Afrique dans la réforme des institutions multilatérales », reflète cette ambition. Selon le ministre togolais, il s’agit de transformer un héritage historique en une force politique contemporaine.
« Les figures emblématiques comme Nkrumah et Sankara ont ouvert la voie. Aujourd’hui, il nous revient de relever de nouveaux défis : parler d’une seule voix face aux puissances mondiales et redéfinir les termes des échanges internationaux, » souligne le Professeur Dussey.
Ce congrès intervient à un moment crucial, alors que l’Afrique continue de subir les effets d’une mondialisation qui lui échappe. L’unité du continent apparaît désormais comme une condition indispensable pour peser dans les décisions internationales.
Les initiatives récentes, comme l’Alliance politique africaine, illustrent cette prise de conscience. Le congrès de Lomé symbolise cette dynamique, affirmant que l’Afrique n’attend plus de solutions externes, mais reprend elle-même les rênes de son destin.
Le Togo, choisi pour accueillir cet événement, n’a pas été désigné par hasard. C’est la quatrième fois qu’un congrès panafricain se tient sur le sol africain, signe d’une réappropriation progressive du mouvement par le continent lui-même.
Pour le Professeur Dussey, ce rendez-vous est une opportunité pour l’Afrique de renouveler le panafricanisme et de le rendre accessible à tous.
« Le panafricanisme du XXIe siècle repose sur la prise de conscience qu’une Afrique unie peut réellement participer à la gouvernance mondiale. Ce mouvement, en phase avec les aspirations de notre époque, offre au continent une voix forte pour porter ses grandes causes sur la scène internationale.
Le ministre togolais insiste sur l’importance de transformer le panafricanisme en un mouvement populaire qui répond aux défis actuels du continent. Parmi les enjeux majeurs : dignité, souveraineté, liberté, indépendance et représentativité dans les institutions internationales.
En réunissant les communautés africaines à Lomé, ce 9e Congrès entend inscrire le panafricanisme dans la modernité tout en préparant son avenir. « Ce congrès est une occasion unique de revitaliser le mouvement et de répondre aux impératifs de notre époque. »
L’Afrique ne doit pas laisser le panafricanisme s’éteindre, et Lomé sera le point de départ de ce renouveau, » conclut le Professeur Dussey.