La scène culturelle togolaise a vibré ce 12 septembre 2025 avec Allaga Rythmes et Songs Production, qui a offert au public une soirée mémorable mêlant modernité et traditions.
L’artiste et percussionniste Aklama y a présenté un spectacle inédit, porté par un ensemble d’instruments qu’il a lui-même inventé et baptisé Allaga.

« La musique que vous avez entendue ce soir s’appelle Aklama. Elle réunit des tambours d’Agbadja du Sud et du Nord, des castagnettes, des gongs et des trompettes pour former une batterie que j’ai nommée Allaga (transe) », a confié l’artiste.
Maîtrisant une quinzaine d’instruments traditionnels, Aklama a su transformer son expérience de musicien d’église en une innovation unique, aujourd’hui perçue comme une identité musicale proprement togolaise.
Pour l’artiste, l’Allaga est bien plus qu’un assemblage d’instruments : c’est une marque de reconnaissance culturelle. « J’ai voulu créer un instrument qui puisse nous représenter. Son timbre est plus puissant que celui d’une batterie classique. Cela fait huit ans que je perfectionne cette technique », explique-t-il.

Il rêve désormais de voir son invention enseignée dans une école, produite en série dans une usine, et promue comme symbole de la musique togolaise. À cet effet, il appelle les autorités, notamment le Président du Conseil, à soutenir cette initiative afin qu’elle puisse bénéficier aux générations futures.
Lors de cette soirée, Aklama a interprété plusieurs morceaux de son répertoire, dont Akwaba Morning, en fusionnant rythmes traditionnels (Agbadja, Gazo, Kamu, Kika…) et influences modernes. Le public, conquis, a dansé et chanté en chœur, porté par l’énergie créatrice de l’artiste.
« Ces chansons sont inspirées de mon quotidien. Mon ambition est de faire rayonner cette musique au-delà du Togo », a-t-il déclaré.
L’initiative a reçu l’adhésion de nombreux acteurs culturels. Koevidjenou Koévi, administrateur culturel et président de la Fédération togolaise des cinéastes, a salué « un spectacle inédit, capable d’animer un festival entier ».

Même constat pour le grio Waro, héritier d’une lignée de griots : « La musique togolaise a un avenir si nous savons la valoriser. L’Allaga est une invention qui mérite d’être promue car elle constitue une véritable batterie togolaise. »
De son côté, Aziati Vigno, directeur de la promotion des arts et de la culture, a appelé à structurer davantage le projet : « Il faut un circuit de production pour permettre à d’autres artistes de s’approprier ce rythme et de l’exporter. Aklama doit monter un projet solide pour bénéficier du Fonds national de promotion culturelle. »


L’Allaga illustre une nouvelle manière de réhabiliter les instruments traditionnels en prouvant leur capacité à s’adapter à toutes les sonorités. Entre innovation et valorisation du patrimoine, cette création ouvre une voie originale pour la musique togolaise, appelée à rayonner bien au-delà des frontières.