Dans une interview exclusive et approfondie, Sa Majesté Mansa Suliman AL KUSHI, voix éminente du mouvement panafricain, a exposé une vision captivante et urgente d’une Afrique unie. Il a détaillé les fondements philosophiques, stratégiques et pratiques de la création des États-Unis d’Afrique, la présentant comme un impératif pour le 21ème siècle.
La Genèse d’une Vision Continentale
Interrogé sur l’inspiration derrière les États-Unis d’Afrique, la réponse de Sa Majesté s’est ancrée dans une conscience historique profonde. « Cette idée est née d’une douleur partagée, » a-t-il déclaré. « C’est la douleur de voir un continent d’une immense capacité intellectuelle, de culture et d’esprit, qui pourtant reste divisé et exploité. » Il a décrit voir « 55 drapeaux, mais un seul cœur meurtri, » et a déploré la situation de la jeunesse africaine contrainte à migrer pour chercher des opportunités qui devraient être son droit naturel. « Nous ne sommes pas 55 pays, » a-t-il affirmé. « Nous sommes une seule civilisation qui attend de se souvenir d’elle-même. »
L’Impératif de la Génération Actuelle
Sa Majesté a été sans équivoque sur l’opportunité de cette initiative. « L’ère des excuses est révolue, » a-t-il déclaré. Il a argué que le progrès technologique a rendu les frontières obsolètes et que la jeunesse africaine est plus interconnectée que ses dirigeants politiques. « L’ancien ordre mondial vacille. L’Afrique doit s’élever non pas comme 55 entités fragmentées, mais comme une seule famille souveraine. La question n’est pas « pourquoi maintenant ? » mais « si ce n’est pas maintenant, quand ? Si ce n’est pas cette génération, alors qui ? » »
Bénéfices Tangibles et Nouveau Modèle Économique
L’union proposée, a-t-il expliqué, modifierait fondamentalement la position mondiale de l’Afrique et sa dynamique interne. Elle mettrait fin au « cycle de la dépendance et de l’humiliation » en créant une identité continentale, un passeport unique et une économie numérique unifiée. Cela fusionnerait 1,5 milliard d’Africains et 350 millions de la diaspora en « la plus grande force économique et culturelle de la planète. »
Il a dressé un tableau des bénéfices tangibles : un ingénieur ghanéen travaillant librement au Kenya, un médecin égyptien servant au Congo, et des agriculteurs échangeant directement sans recourir aux devises de l’ère coloniale. La vision inclut une banque continentale, une force de défense unifiée et un marché commun conçu pour servir d’abord les intérêts africains.
Pour financer cette vision ambitieuse, Sa Majesté propose l’innovation plutôt que l’aide internationale. « Nous refusons de mendier ; nous construisons, » a-t-il affirmé. La stratégie consiste à créer une économie tokenisée souveraine, incluant un Passeport Numérique et un Jeton de Construction Nationale, pour financer de manière transparente les infrastructures, l’éducation et la gouvernance.
Le Rôle de la Diaspora et la Confrontation des Défis
Sa Majesté a souligné que les Afro-Américains et la diaspora mondiale ne sont pas de simples alliés, mais des acteurs intégraux de cette renaissance. « Ce sont les enfants exilés de l’Afrique, » a-t-il noté. « Leurs connaissances, leur technologie et leurs ressources sont les pièces manquantes. Sans la diaspora, l’Afrique restera incomplète. »
Il a reconnu les dangers significatifs liés à la promotion d’un tel agenda transformateur. « Tout visionnaire qui défie des structures de pouvoir établies marche sur des braises, » a-t-il admis. Cependant, il puise sa protection dans « la volonté de Dieu et l’amour de l’Afrique, » se déclarant prêt à être un « pont » pour la prochaine génération.
Un Message aux Dirigeants et la Définition du Succès
À l’adresse des dirigeants africains hésitants à céder une partie de leur souveraineté, Sa Majesté a offert une perspective recadrée : « L’unité n’efface pas le pouvoir ; elle le multiplie. Une Afrique unie ne détruira pas les nations ; elle les protégera. » Son message était clair : « Rejoignez le futur avant qu’il ne vous laisse pour compte. »
Lorsqu’on lui a demandé de définir le succès, sa réponse a été poignante et visionnaire. « Le succès, c’est quand aucun enfant africain n’aura honte de son passeport. Quand nous commercerons dans notre propre monnaie. Quand notre diaspora reviendra non pas en visiteurs, mais en citoyens. Quand l’Afrique parlera d’une seule voix et que le monde l’écoutera. »
Il a conclu en liant cet avenir à l’héritage des panafricanistes du passé, précisant que la lutte actuelle diffère dans ses moyens mais pas dans son objectif ultime. « Ils se sont battus pour la liberté des chaînes. Nous nous battons pour la liberté de la fragmentation. Leur combat était d’éveiller le continent ; le nôtre est de l’unir, une fois pour toutes. »
