L’économiste togolais Kako Nubukpo, ancien ministre et ex-commissaire de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) pour l’Agriculture, les Ressources en eau et l’Environnement, a récemment publié son ouvrage intitulé L’Afrique et le reste du monde : De la dépendance à la souveraineté.
Selon l’auteur, le monde traverse à la fois la fin d’un cycle économique, celui de la globalisation néolibérale, et d’un cycle international, marqué par le déclin du multilatéralisme sous domination américaine, alors que les crises se succèdent (pandémie de Covid-19, guerre en Ukraine, conflit entre Israël et le Hamas…).
M. Nubukpo souligne que l’Afrique subsaharienne, qui est restée en marge du développement et piégée dans une dépendance entretenue par des élites corrompues, se trouve dans une position de grande vulnérabilité. Cette région a été récemment secouée par une vague de coups d’État militaires, souvent encouragés par une jeunesse en quête de souveraineté, lassée de l’influence française et attirée par les modèles russes et chinois.
Face à l’épuisement du néolibéralisme et à un panafricanisme fermé qui ne répond ni aux tensions internes dues au jihadisme et aux migrations, ni aux rivalités géopolitiques, l’ouvrage de Nubukpo propose une alternative. Cette « troisième voie » invite à mettre les atouts africains sociaux, économiques et culturels au service d’une transformation écologique indispensable, menée par la jeunesse et les femmes.
Cette nouvelle approche repose sur des politiques publiques ambitieuses, des investissements massifs, l’intensification de la production agroécologique, et la reprise en main des revenus issus des ressources extractives. La souveraineté et la solidarité doivent en être les piliers, insiste l’auteur.