Le président togolais Faure Essozimna Gnassingbé, récemment désigné médiateur de l’Union africaine dans le conflit sécuritaire entre la République Démocratique du Congo (RDC) et le Rwanda, a entamé sa première mission officielle ce 16 avril 2025.
Son agenda du jour était particulièrement chargé. Il s’est d’abord rendu à Luanda, en Angola, où il a été reçu par le président João Lourenço, président en exercice de la Conférence des chefs d’État et de gouvernement de l’Union africaine. Les deux dirigeants ont échangé sur la situation sécuritaire et humanitaire dans l’Est de la RDC, en particulier sur les efforts en cours pour relancer le dialogue entre Kinshasa et Kigali. Cette étape a également permis de préciser le rôle du Togo dans ce processus de médiation.
À la suite de cette visite en Angola, Faure Gnassingbé s’est envolé vers Kinshasa. Il y a été reçu par le président Félix Tshisekedi pour un entretien en tête-à-tête. Selon la cellule de communication de la présidence congolaise, les deux chefs d’État ont passé en revue les contours du processus de paix fusionné Luanda-Nairobi, à peine quatre jours après que Faure Gnassingbé a officiellement repris le dossier en tant que médiateur.
La rencontre, qui a duré près de deux heures, s’est déroulée dans la plus grande discrétion : aucune déclaration n’a été faite à la presse à l’issue des échanges. Néanmoins, selon le cabinet de Félix Tshisekedi, cette visite éclaire marque une volonté affirmée du médiateur togolais de s’impliquer activement dans la recherche de solutions durables au conflit.
Il convient de rappeler que Faure Gnassingbé avait été consulté en amont avant sa désignation officielle. Il avait donné son accord de principe, sous réserve de l’approbation formelle par l’Assemblée des chefs d’État et de gouvernement de l’Union africaine. Cette nomination s’inscrit dans la continuité des efforts engagés pour la paix dans la région des Grands Lacs, et témoigne de l’engagement accru de l’Union africaine face aux crises internes qui secouent le continent.
En tant que successeur de João Lourenço dans ce rôle délicat, Faure Gnassingbé devra désormais collaborer étroitement avec les facilitateurs des processus de paix de Luanda et de Nairobi, désormais fusionnés, pour favoriser un retour au dialogue entre la RDC et le Rwanda, notamment sur la question du soutien présumé du Rwanda à la rébellion du M23.
