À l’occasion de la 31e commémoration du génocide perpétré contre les Tutsis au Rwanda en 1994, les ressortissants rwandais vivant au Togo ont organisé un symposium ce 29 avril 2025 à Lomé, sous le thème : « Rwanda : d’un passé sombre à une nation résiliente ».
Présidée par le Secrétaire général du ministère togolais des Affaires étrangères, représentant le ministre, la cérémonie a permis de revenir sur les horreurs du génocide, ses conséquences durables ainsi que l’importance du devoir de mémoire. Un documentaire intitulé « Rwanda : du désespoir à l’espoir » a été projeté, suivi d’une présentation du thème par M. Callixte Kambanda, survivant du génocide de 1994.
C’est une première au Togo, rendue possible grâce à l’engagement de la communauté rwandaise, des amis du Rwanda et de membres de la communauté internationale. Ce moment de recueillement visait à honorer la mémoire des victimes, tirer des enseignements du passé et sensibiliser pour prévenir la répétition de telles tragédies.
Dans son message, l’ambassadrice du Rwanda au Togo, Mme Rosemary Mbabazi, a rappelé que cette commémoration est une occasion de réflexion et d’introspection :
« Le monde a-t-il réellement tiré les leçons du génocide contre les Tutsis ? Sommes-nous aujourd’hui mieux préparés à empêcher de telles atrocités qu’en 1994 ? », s’est-elle interrogée. Elle a souligné que le Rwanda, fort de son expérience douloureuse, reste résolument engagé à prévenir le génocide et à combattre son idéologie. Elle a également exhorté les jeunes à s’instruire sur ce pan de l’histoire pour devenir les garants de la paix.
Représentant le ministre Robert Dussey, le Secrétaire général M. Afo Salifou a salué cette initiative comme un acte fort de mémoire et d’engagement contre l’oubli :
« Cette commémoration est un moment de recueillement pour honorer la mémoire d’un million d’âmes injustement arrachées à la vie. Se souvenir, c’est refuser l’indifférence, c’est affirmer notre rejet des crimes contre l’humanité. »
Il a rappelé que le génocide de 1994, planifié et exécuté en 100 jours, fut commis sous le regard passif d’une communauté internationale qui n’a pas su, ou voulu, empêcher l’irréparable.
M. Salifou a aussi salué le courage des survivants, qu’il a qualifiés de « porteurs de la mémoire, gardiens de la vérité et sentinelles contre l’oubli ». Il a appelé à une vigilance constante contre les discours de haine et d’exclusion, affirmant que le Togo, membre actif de la communauté internationale, réaffirme son engagement envers la Convention de 1948 pour la prévention du crime de génocide.
Le représentant togolais a souligné la résilience admirable du peuple rwandais :
« Le Rwanda a su se relever de l’innommable, reconstruire son unité et tracer la voie d’un avenir fondé sur la dignité humaine. Ce parcours inspire tout le continent africain. »
Il a également insisté sur les liens solides entre le Togo et le Rwanda, fondés sur des valeurs communes : paix, justice, solidarité et respect des droits humains.
La cérémonie a rassemblé de nombreux participants : étudiants, autorités rwandaises vivant au Togo, personnalités politiques et religieuses. Unis par le souvenir, tous ont partagé le même message : faire de la mémoire un outil de paix et de prévention.
