Au terme de sa mission d’observation lors des élections municipales du 17 juillet 2025 au Togo, le Conseil de l’Entente a livré, ce samedi 19 juillet à Lomé, une appréciation globalement positive du processus électoral, saluant un scrutin « calme, sécurisé et transparent ».
Dirigée par le Professeur Katiénéffooua Adama OUATTARA, Directeur Général des Politiques d’intégration au ministère ivoirien des Affaires étrangères, la mission a présenté ses constats recueillis sur le terrain, assortis de recommandations visant à renforcer les processus démocratiques dans l’Espace Entente.
Ce scrutin municipal s’est déroulé dans un contexte institutionnel nouveau, marqué par l’entrée en vigueur de la Ve République et l’organisation des secondes élections locales depuis la communalisation intégrale. Cette évolution confère davantage de responsabilités aux collectivités territoriales dans la gouvernance et le développement local.
La mission, composée de représentants des États membres du Conseil de l’Entente (hors Togo) et du Secrétariat exécutif, visait à soutenir le renforcement de la démocratie locale tout en identifiant de bonnes pratiques en matière de gouvernance électorale.
Avant le scrutin, la délégation a rencontré plusieurs institutions clés, dont la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI), la Cour suprême, la HAAC et des ministères stratégiques. Ces échanges ont permis de relever plusieurs avancées, notamment une préparation logistique et administrative conforme aux standards électoraux, la mobilisation de 12 000 éléments de la FOSEM 2025 pour sécuriser le processus sur tout le territoire, un dialogue politique constructif dans le cadre du Cadre Permanent de Concertation (CPC) ayant abouti à des mesures inclusives, et un accès équilibré aux médias pour les différents candidats.
La mission a également pris part au briefing des observateurs internationaux organisé le 15 juillet à Lomé.
Le jour du scrutin, les observateurs du Conseil de l’Entente ont visité plus de 120 bureaux de vote dans le Grand Lomé et dans la région Maritime (notamment à Aného, Sanguéra, Baguida, Bé-Kamalodo et Kévé). Ils ont relevé une bonne organisation dans l’ensemble, avec la disponibilité du matériel électoral, la présence des forces de sécurité et des délégués des candidats, ainsi qu’une atmosphère calme et une participation sereine des électeurs.
Toutefois, quelques disparités ont été observées dans l’application des procédures, notamment lors des opérations de dépouillement, des aspects jugés perfectibles pour les scrutins futurs.
La mission a particulièrement salué deux initiatives mises en place au Togo, à savoir la création d’une force de sécurité dédiée pour chaque type de scrutin, garantissant la neutralité et l’efficacité de la couverture sécuritaire, et le Cadre Permanent de Concertation, qui favorise un dialogue politique inclusif et le consensus autour des conditions électorales.
Des recommandations pour renforcer le processus
La mission a formulé plusieurs recommandations :
Au gouvernement : renforcer les moyens logistiques et humains de la CENI et de la Cour suprême.
À la CENI : améliorer la formation des agents électoraux et promouvoir une meilleure représentativité des femmes dans l’organisation des scrutins.
Aux partis politiques : encourager la participation citoyenne, notamment celle des femmes, et privilégier les voies légales en cas de contestation électorale.
À la société civile : poursuivre l’éducation civique et promouvoir l’observation citoyenne.
Une étape marquante pour la démocratie togolaise
En conclusion, le Conseil de l’Entente a salué le climat de maturité politique et de responsabilité citoyenne qui a caractérisé les élections municipales au Togo. Il s’est félicité du renforcement des collectivités territoriales, piliers de la décentralisation et du développement local, tout en réaffirmant son engagement à accompagner ses États membres dans le renforcement de la gouvernance de proximité et de la démocratie locale.
