Le 15ème Forum national de la recherche scientifique et des innovations technologiques (FRSIT) a été officiellement ouvert ce mercredi 22 octobre 2025 à Ouagadougou par le président du Faso, le capitaine Ibrahim Traoré.

Placée sous le thème « Quelles contributions des technologies, inventions et innovations dans un contexte de relance de l’industrialisation au Burkina Faso ? », cette édition, qui se poursuit jusqu’au 26 octobre 2026, a pour pays invités le Mali (invité d’honneur), le Niger et le Togo.
Dans son allocution, le ministre malien de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Pr Bouréma Kansaye, a salué le choix de son pays comme invité d’honneur, y voyant une marque d’amitié et de solidarité entre le Mali et le Burkina Faso.
Selon lui, cette reconnaissance traduit la volonté commune des pays de la Confédération AES (Alliance des États du Sahel) de mutualiser leurs efforts pour renforcer le savoir, la recherche et l’innovation technologique.

Il a rappelé que Bamako avait accueilli, les 12 et 13 juin 2025, la première conférence des responsables des institutions d’enseignement supérieur et de recherche de l’AES, visant à créer des pôles d’excellence et à promouvoir la coopération scientifique dans la région.
La recherche au cœur des priorités gouvernementales
Prenant la parole à son tour, le ministre burkinabè de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, Pr Adjima Thiombiano, a souligné l’importance que le gouvernement accorde à la recherche et à l’innovation.
Sous l’impulsion du président du Faso, ces domaines sont désormais intégrés dans l’ensemble des politiques publiques, a-t-il affirmé.
Pour lui, le FRSIT doit désormais marquer une rupture décisive : la science doit sortir du cadre théorique pour répondre concrètement aux besoins des populations.
« Le FRSIT doit devenir cette interface crédible où la recherche se met véritablement au service du développement endogène », a-t-il déclaré.

Ibrahim Traoré prône une révolution scientifique et technologique
Le président du Faso, Ibrahim Traoré, a profité de l’occasion pour exprimer son admiration envers les chercheurs et innovateurs burkinabè, tout en reconnaissant les défis auxquels ils font face, notamment le manque d’équipements modernes.
Il a annoncé qu’en 2026, le Burkina Faso disposera de laboratoires de pointe grâce au futur Centre « Faso Bangré », un espace destiné à mettre à disposition du matériel de haute technologie pour les inventeurs et les chercheurs.
« Ce centre permettra à tous ceux qui ont des idées ou des projets de venir les concrétiser avec les équipements nécessaires », a-t-il précisé, sous les applaudissements du public.
Appel à la fierté nationale et à la production locale
Dans un ton volontariste, le chef de l’État a appelé les Burkinabè à croire en leur potentiel et à valoriser le savoir-faire local.
Il a dénoncé la dépendance vis-à-vis des importations et insisté sur la nécessité de produire localement :
« Plus personne n’importera de meubles de luxe pour son bureau. Tout se fabriquera ici. Si vous voulez le luxe, créez-le vous-mêmes avec votre salaire. »
Pour le capitaine Traoré, la révolution burkinabè doit être à la fois idéologique, politique, comportementale, mais surtout scientifique, technologique et industrielle.
Des prix multipliés par cinq pour stimuler la créativité
En conclusion, le président du Faso a fait une annonce majeure : l’augmentation substantielle des récompenses attribuées aux lauréats du FRSIT.
« Le premier prix est actuellement de cinq millions de FCFA, le deuxième de trois millions, et d’autres de deux millions. À partir de maintenant, si les inventions sont à la hauteur, nous multiplions tous les prix par cinq », a-t-il déclaré, promettant également d’envisager la tenue annuelle du forum pour encourager davantage la recherche et l’innovation.

Cette annonce, accueillie par une ovation nourrie, marque la volonté du Burkina Faso d’amorcer une nouvelle ère où la science, la technologie et l’industrie deviennent les leviers centraux du développement national.
