Sport olympique depuis 1992, le badminton africain ne compte aucune nation dans le top 10. A Paris, six badistes étaient engagés -trois de plus qu’à Tokyo- et ils ont décroché une seule victoire, grâce à la Mauricienne Kate Foo Kune. Le chemin est encore long…
C’est un smash dévastateur, dont la vitesse maximale a été évaluée à 565 km/h en 2023, établi par l’Indien Satwiksairaj Rankireddy. Il ne s’agit ni de tennis ni de volley, mais bien de badminton.
Vous connaissez ?
Sport olympique depuis Barcelone 1992, il se joue à l’aide d’un volant, sur un terrain divisé en deux, chaque camp étant séparé par un filet de 1, 5m de hauteur sur 13,40m de long pour 5,20m.
Un match se dispute en deux sets gagnants minimum et en cinq sets maximum par un cumul de 21 points. Les joueurs utilisent une raquette légère et un volant, encore appelé projectile, un engin de 5 grammes cerclé de plumes ultra-rapide, on l’a vu.
Depuis son inscription au programme olympique à Barcelone en 1992, en simple et en double -avant l’admission des équipes mixtes à Atlanta en 1996- les pays asiatiques dictent leur loi au reste du monde, avec 106 médailles sur les 121 distribuées dans l’histoire olympique de la discipline. Aucun pays africain ne figure dans le top dix du classement général, pour Paris 2024.
Une seule victoire pour l’Afrique à Paris
Aux JO de Tokyo, les badistes se comptaient trois et venaient tous de l’Egypte. A Paris, le contingent africain a doublé, passant à six athlètes, sur un total de 172 compétiteurs : deux Algériens, deux Mauriciens, un Sud-africain et un Nigérian.
Une fois de plus, l’Afrique n’a pas brillé puisque ses six représentants ont tous été éliminés au premier tour.
De l’avis d’experts, ils ont fait preuve de lacunes techniques notoires en termes de challenges réussis, de fautes commises, avec très peu de come-back pour remporter les sets.
A l’heure du bilan, le Directeur Exécutif de la Confédération africaine de badminton (BCA), le Kényan Jeff Shigoli détaille : « Le badminton vit encore à l’étape du développement sur le continent africain. Les fédérations éprouvent des difficultés à financer leurs activités nationales et régionales, les athlètes participent à peu de compétitions de référence.
Par ailleurs, le continent ne dispose pas suffisamment d’officiels techniques qualifiés et encore moins d’infrastructures sportives adaptées. Il y a clairement un manque de volonté politique à soutenir ce sport. »
Affaibli par ces pesanteurs, le bilan africain se résume finalement à une seule victoire aux JO de Paris, qu’il faut créditer à la Mauricienne Kate Foo Kune.
Vainqueur de l’iranienne Yavarivafa en deux sets (21-5, 21-11) en préliminaires, Foo Kune (31 ans), médaillée d’or au championnat d’Afrique 2024 au Caire, n’ira pas plus loin.
Paris est déjà de l’histoire ancienne pour le badminton africain, qui donne rendez-vous à l’élite du continent aux Championnats d’Afrique en janvier 2025 à Yaoundé. Une vingtaine de pays affiliés à la BCA sont attendus au Cameroun. Avec une exigence : lancer le processus de qualification pour les JO de Los Angeles 2028.
Samuel Biyong
CNO Cameroun – Cameroun