La jeunesse africaine adopte la Déclaration d’Addis-Abeba et revendique une gouvernance climatique équitable et inclusive

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Réunis dans la capitale éthiopienne
Addis-Abeba, du 5-6 septembre 2025, à l’occasion de l’Assemblée Africaine de la Jeunesse pour le Climat (AYCA), des centaines de jeunes venus de tout le continent ont adopté une déclaration historique au musée commémoratif de la victoire d’Adwa.

Ce texte, désormais connu sous le nom de Déclaration d’Addis-Abeba, consacre la jeunesse comme un acteur central des solutions face à l’urgence climatique et de la construction d’un avenir durable et pacifique.

La déclaration souligne que, bien que l’Afrique ne soit responsable que de moins de 4 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre, elle est le continent le plus vulnérable aux dérèglements climatiques : sécheresses récurrentes dans la Corne de l’Afrique, inondations meurtrières, cyclones en Afrique australe, ou encore l’assèchement du lac Tchad. Pour la jeunesse, cette injustice climatique ne saurait être supportée par l’Afrique seule.

Reconnaissant le rôle stratégique du bassin du Congo – capable d’absorber 1,5 milliard de tonnes de CO₂ par an – les jeunes rappellent que les ressources naturelles africaines constituent un stabilisateur climatique mondial. Cependant, elles n’ont pas encore permis un développement équitable aux populations locales.

Les jeunes affirment que la justice climatique est indissociable des droits humains fondamentaux. Le droit à un environnement sain doit être garanti à tous, sans discrimination, en particulier pour les femmes et les communautés les plus vulnérables. Ils rappellent que la protection des générations futures impose d’agir immédiatement : un impératif moral et non une option.

Un axe majeur de la Déclaration d’Addis-Abeba est l’appel à institutionnaliser l’AYCA au sein de l’Union africaine. Les jeunes demandent une représentation structurée dans les instances de gouvernance climatique, y compris au sein du Groupe africain de négociateurs et lors des Conférences des Parties (COP). Ils proposent également la création d’un secrétariat permanent de l’AYCA, doté de ressources suffisantes pour assurer le suivi des engagements.

Les participants dénoncent la difficulté d’accès des initiatives portées par les jeunes aux financements internationaux. Ils réclament la création d’un fonds continental spécifique pour la jeunesse, destiné à soutenir directement les projets d’adaptation, d’atténuation et d’innovation verte.

La déclaration fixe aussi un objectif collectif : mobiliser 1 300 milliards de dollars d’ici 2035, incluant une part importante de financements sous forme de subventions accessibles aux initiatives dirigées par les jeunes Africains. Innovation, nature et systèmes alimentaires

La jeunesse appelle à un investissement accru dans les infrastructures numériques et les technologies émergentes, notamment l’intelligence artificielle appliquée au climat, tout en exigeant des garde-fous éthiques. Elle plaide pour la création de pôles d’innovation et de hackathons scientifiques sur tout le continent.

En parallèle, les solutions basées sur la nature – reboisement, restauration des écosystèmes, agriculture intelligente et souveraineté alimentaire – sont mises en avant, avec un accent particulier sur des initiatives phares comme la Grande Muraille Verte et le Grand Mur Bleu.

La Déclaration établit un lien direct entre climat et sécurité. Les jeunes demandent à la diplomatie africaine d’intégrer cette dimension dans ses stratégies et souhaitent être impliqués comme médiateurs et bâtisseurs de paix face aux migrations climatiques, aux conflits liés aux ressources et aux déplacements forcés.

Enfin, la jeunesse africaine appelle à une solidarité renforcée et à une intégration régionale tournée vers l’action climatique. Elle exige plus de transparence dans la mise en œuvre des engagements internationaux, en particulier sur l’annulation de la dette, le financement des pertes et dommages, ainsi que l’opérationnalisation écologique de la ZLECAf.

Adoptée le 6 septembre 2025, la Déclaration d’Addis-Abeba est désormais un instrument politique majeur. Elle sera portée lors des prochains rendez-vous mondiaux, notamment la COP30 de Belém, comme l’expression de la détermination de la jeunesse africaine à transformer l’Afrique de la vulnérabilité à la résilience, et de la crise à l’espérance.

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