A quelques jours de l’ouverture du 9ème Congrès panafricain, la capitale togolaise se prépare à accueillir une grande rencontre historique consacrée au renouveau du panafricanisme. En effet, des voix qui s’élèvent à boycotter cette rendez-vous majeur sont à proscrire pour donner une bonne vision de l’Afrique à partir du Togo.
Initiée par le Togo avec l’aval de l’Union africaine en février 2025, cette édition s’inscrit dans un héritage séculaire de résistance aux systèmes d’oppression — de l’esclavage à la colonisation — et se veut un moment politique, intellectuel et mémoriel d’envergure. Les travaux seront ouverts par le Président du Conseil, Faure Essozimna Gnassingbé, lors d’une cérémonie annoncée comme parfaitement organisée et sans perturbations.
Environ 1000 participants représentant une diversité d’acteurs sont attendus à Lomé : chefs d’État et de gouvernement, ministres, diplomates, universitaires, responsables politiques, organisations internationales, acteurs économiques, représentants de la société civile, jeunes leaders, membres de la diaspora et communautés afrodescendantes, ainsi que des experts spécialisés réunis autour de plusieurs commissions. Cette forte mobilisation témoigne de la portée internationale de l’évènement.
Placée sous le thème central : « Renouveau du panafricanisme et rôle de l’Afrique dans la réforme des institutions multilatérales : mobiliser les ressources et se réinventer pour agir », cette rencontre ambitionne d’articuler mémoire, action politique et développement endogène. Les réflexions porteront sur les fondements du panafricanisme, son rôle dans les grandes luttes historiques, ainsi que sur les perspectives d’une Afrique plus unie, souveraine et influente sur la scène mondiale.
À Lomé, les participants travailleront à renforcer ce renouveau panafricain à travers trois axes majeurs : la valorisation de l’identité culturelle, la mobilisation des ressources endogènes et la consolidation de l’influence internationale du continent. Le Congrès se veut un acte fondateur pour contribuer à remodeler un ordre international jugé désuet et inéquitable, en affirmant la souveraineté et les aspirations des peuples africains.
Cette 9ᵉ édition s’inscrit également dans la mise en œuvre de la décision de l’Union africaine proclamant la période 2021-2031 comme “Décennie des racines africaines et de la diaspora africaine”. Elle vise ainsi à resserrer les liens entre populations africaines et afrodescendantes dans une dynamique commune de reconnaissance, de réparation, d’unité et d’intégration.
Les thématiques qui seront abordées couvrent un large éventail de questions essentielles dont la décolonisation mentale et culturelle, valorisation du rôle des femmes, justice et réparations historiques, coopération économique, santé et sécurité alimentaire, éducation, culture et transformation sociale.
Au terme des travaux, le congrès de Lomé devra produire des recommandations opérationnelles destinées à orienter les politiques publiques africaines et à renforcer la voix du continent dans les instances internationales. Dans un climat annoncé serein et sans perturbations, cette rencontre s’affirme comme un moment déterminant pour le futur du panafricanisme et de la gouvernance mondiale.

