La table-ronde économique dédiée aux diasporas, organisée dans le cadre du 9ème Congrès panafricain, a démarré ce mardi 9 décembre 2025 au Palais des congrès de Lomé.
Placée sous le thème « Regards croisés sur la diaspora : de migrants à partenaires stratégiques pour le développement des pays d’origine », cette rencontre inaugurale a réuni cinq personnalités influentes issues de divers secteurs tels que l’économie, l’industrie, l’innovation ou encore l’éducation.
Organisée par le ministère des Affaires étrangères, de l’Intégration régionale et des Togolais de l’extérieur, en partenariat avec l’OIM et avec l’appui financier conjoint de l’OIM et de la Banque africaine de développement (BAD), cette table-ronde s’inscrit dans la volonté du Togo et de l’Afrique de mobiliser les ressources humaines, financières et techniques des diasporas pour stimuler la croissance économique locale.
En ouvrant les travaux, le ministre délégué chargé de la Coopération et des Togolais de l’extérieur, Yackoley Kokou Johnson, a rappelé que l’implication de la diaspora constitue une priorité nationale. Il a mis en avant les dispositifs mis en place par le Togo pour renforcer les liens avec ses ressortissants à l’étranger, notamment à travers la Direction des Togolais de l’extérieur. Il a également souligné les atouts du pays stabilité politique, position géographique stratégique — ainsi que les opportunités d’investissement dans les technologies de l’information, les énergies renouvelables, le tourisme ou l’agro-industrie.
Les chiffres confirment l’importance de cet engagement : en 2023, les transferts financiers des diasporas africaines ont atteint 91 milliards de dollars, dépassant largement les investissements directs étrangers et l’aide publique au développement. Pour le Togo, ces envois de fonds avoisinaient 900 millions d’euros, un soutien essentiel aux familles et à l’économie nationale. Selon la BAD, cette rencontre offre un cadre stratégique pour renforcer la contribution des diasporas au développement du continent.
« La participation des diasporas togolaises, africaines et afrodescendantes au développement est aujourd’hui un enjeu majeur et une priorité pour la Banque africaine de développement », a souligné son représentant, Wilfried Dabiola.
Les travaux programmés jusqu’au 12 décembre s’articulent autour de plusieurs axes : perceptions croisées sur la diaspora, entrepreneuriat diasporique, accompagnement technique, mécanismes financiers, initiatives entrepreneuriales et engagement social. Pour l’OIM, ces thématiques traduisent une volonté commune : affirmer le rôle central des diasporas dans l’innovation, la solidarité et la construction d’économies inclusives.
« Les diasporas sont désormais des acteurs clés de la prospérité partagée. Leurs ressources financières, leurs compétences et leurs réseaux sont indispensables pour bâtir des économies résilientes. Notre ambition est claire : transformer la migration en moteur de développement durable à travers des investissements productifs », a déclaré la représentante de l’organisation.
Ce panel inaugural a permis aux autorités togolaises et aux personnalités de la diaspora de réfléchir aux moyens de renforcer le tissu économique et d’encourager le retour des investissements vers les pays d’origine. Les panélistes ont salué le leadership du gouvernement togolais et le soutien constant de l’Union africaine, soulignant que les diasporas représentent aujourd’hui un pilier essentiel pour l’innovation, la solidarité et la prospérité sur le continent.
À travers ces échanges, les participants ont réaffirmé leur vision : faire de la migration une véritable force de développement durable, en convertissant les contributions de la diaspora en investissements pérennes et en solutions structurantes.
