Dans un communiqué, le parti Nouvelle Vision tire la sonnette d’alarme sur la situation sociopolitique au Togo, qu’il qualifie d’inquiétante. Il dénonce un climat oppressant où la liberté d’expression devient périlleuse, les citoyens faisant face à des menaces, à la répression et à des accusations de déstabilisation dès qu’ils expriment un désaccord.
Le parti regrette un recul des valeurs démocratiques et morales, illustré par la montée de la violence, de l’intolérance et des divisions au sein de la société. Ces fractures se manifestent notamment entre la jeunesse de la diaspora et celle vivant sur le territoire, entre l’opposition et le pouvoir, ainsi qu’entre la population et les forces de sécurité. Nouvelle Vision exprime son indignation face à la répression grandissante et aux injustices subies par ceux qui osent réclamer des changements.
Le parti met également en lumière les effets néfastes d’une gouvernance qu’il considère comme défaillante, avec la détérioration continue des conditions de vie, la flambée des prix et l’état préoccupant des infrastructures. Il dénonce les intimidations judiciaires exercées sur les citoyens et les discours incitant à la haine, tout en appelant à une prise en compte des revendications légitimes portées par la jeunesse togolaise.
Pour sortir de cette crise, Nouvelle Vision propose deux scénarios. Le premier, jugé risqué, consisterait à maintenir le statu quo politique actuel. Le second, que le parti estime porteur d’espoir, invite le Président du Conseil à initier une véritable transition démocratique. Celle-ci passerait par la dissolution des institutions actuelles, une amnistie générale pour les acteurs politiques, la mise en place d’un gouvernement de transition et l’adoption d’une nouvelle constitution par référendum, ouvrant la voie à des élections générales.
Le parti appelle ainsi à une refondation nationale basée sur la vérité, le patriotisme et une mobilisation collective pour construire un Togo uni et démocratique.
Lire l’intégralité de la déclaration du parti “NOUVELLE VISION”
Le Togo, notre pays traverse depuis plusieurs décennies une crise socio-politique qui a atteint
ces dernières semaines un point culminant et très sensible. La situation est devenue si délicate
que nous regardons en face et nous dire les vérités du fond du cœur est désormais problématique.
D’un côté, il y a la peur d’être lynché par ceux qui ne nous comprendront pas ou qui ne seront pas du même avis que nous ou encore qui ne cherchent qu’à détruire notre image. De l’autre, il y a la peur d’être chargé de tentative de déstabilisation des institutions étatiques ou d’atteinte à la sûreté de l’Etat.
Il est vraiment triste et aberrant que nous en soyons arrivés là ! A un niveau où on ne pas se
dire les choses telles qu’on les ressent surtout lorsqu’on n’est pas du même avis. L’évidence
est bafouée ; le mensonge, la cruauté, les mauvais choix, la duplicité et le faux ont pris le trône de la vérité, de la clémence, de la tolérance, de l’honnêteté et des bonnes pratiques.
Ces derniers jours, nous assistons sur le terrain à des tentatives d’opposition entre diverses couches de notre société. D’un, entre une partie de la jeunesse sur le territoire et une partie de celle de la diaspora, de deux entre une partie de la jeunesse des partis non au pouvoir et une partie de celle du parti au pouvoir et de trois entre une partie du peuple et l’armée censée protégée et servir ce dernier dans son entièreté.
Malheureusement, et d’une façon très regrettable, nous avons une fois encore assisté à des manifestations dont les répliques ont été si violentes occasionnant des dégâts qu’on ne saurait réparer. Pourtant, « plus jamais ça » sur le sol togolais, on nous avait promis.
Le parti Nouvelle Vision condamne cet état de chose et exprime sa vive compassion aux
victimes et à leurs familles.
Il dit NON à ce bras de fer soudain qui vient de s’installer entre les fils et filles d’une même
nation. NON à cette situation qui rend vulnérable à des poursuites judiciaires de simples
citoyens exprimant leurs désaccords. Et NON à des incitations à la violence contre des citoyens arbitrairement jugés responsables de nos difficultés.
Le peuple togolais sait faire « 1 ». Nous l’avons montré par le passé à diverses occasions. Que
ce soit physiquement ou sur les réseaux sociaux, nous savons nous unir. C’est d’une beauté
pure. Nous ne pouvons laisser la cruauté, la méchanceté, la sorcellerie, la traîtrise, la haine et
l’anarchie nous divise.
Le parti, sans donner raison à qui que ce soit, vu les conditions socio-économiques de plus en
difficiles dans notre pays, la hausse des prix de l’essence, du gaz butane, de l’électricité et la
dette intérieure étouffante en témoignent, appelle nos gouvernants à reconnaître la légitimité des revendications et actes de certains jeunes même si quelques-uns pourraient paraître exagérés.
Par ailleurs, nous reconnaissons que l’autorité est en droit de réagir à tout dérapage incitant à
la violence. Car nous ne devons pas non plus oublier que l’exercice de la liberté d’expression est réglementé par la loi. Nous sommes tenus de la respecter.
Revoyons un peu les résultats des 20 dernières années de gouvernance. Penchons-nous sur les conditions de vie de nos populations; l’état des hôpitaux, de nos routes, de nos écoles, de nos prisons, de nos commissariats, de nos brigades ; et maintenant, pensons aux difficultés pour se nourrir, se vêtir, se loger et même se déplacer.
Entre les « 20+ de Faure », lequel programme nous avait été exposé en 2005, les changements constitutionnels unilatéraux sans aucune concertation, l’avancement de l’Etat de droit dans notre pays, le niveau de délabrement économico-financier que nous vivons, on peut comprendre la jeunesse agit et qui appelle aux manifestations. Surtout en ce moment où elle n’a plus l’opportunité d’évaluer le programme du premier par la nouvelle Constitution dirigeant par un vote direct.
Au regard de cela, pour la Nouvelle Vision, il est important et surtout urgent de rappeler aux uns et aux autres que nous avons quelque chose en commun: c’est la nation togolaise à construire.
Nous émettons le souhait que chacune des parties reprennent contrôle de la situation dans la
vérité et dans le patriotisme et que nous cherchions le plus rapidement possible la piste de
solution conduisant à la satisfaction des réclamations de cette masse grandissante qui
continuent à souffrir des conditions de vie si pénibles afin d’éviter un chaos total pour notre Togo chérie, un chaos qui ne sera à l’avantage ni des gouvernants actuels ni de ceux qui auraient encore à perdre la vie.
Avec une Nouvelle Vision, reprenons le combat tout en ayant pour finalité le Togo à construire. Et pour montrer le chemin, voici notre proposition aux gouvernants.
PROPOSITION DU PARTI NOUVELLE VISION AU
PRESIDENT DU CONSEIL
En faisant sa déclaration, le parti Nouvelle Vision qui a pris son temps pour analyser la situation
et faire des consultations diverses ici et ailleurs, entend apporter sa contribution au dénouement de cette crise qui n’a que trop duré. Aussi, pour se montrer encore plus précis, le parti se permet de formuler des propositions claires axées sur deux options qui s’offrent selon lui, au Président du Conseil.
OPTION 1 RESTER DANS SA DROITE LIGNE
La première option pour le PCM est de rester dans sa droite ligne qui est celle que nous voyons
actuellement. Autrement, il continue son mandat illimité à la tête de l’Etat.
Et là, il devra reconnaître comme légitime toutes ces « tentatives d’atteinte à la sûreté de l’Etat
›› ou tout autre déroulement qui surviendrait après près de 60 ans de gouvernance d’une seule
famille à la tête d’une République non féodale. Naturellement, dans cette situation, la sécurité
du PCM et celle de ses collaborateurs ne seront peut-être garanties que par les armes contre sa
nation.
OPTION 2 ACCEPTER COURAGEUSEMENT DE CHANGER LES CHOSES
Il faudra dans l’ordre :
Suspendre la tenue des élections municipales ;
Dissoudre l’Assemblée nationale et le Sénat ;
Signer une amnistie protégeant le gouvernement sortant, les exilés politiques, les détenus politiques et les jeunes impliqués dans les manifestations de ces derniers jours;
Mettre en place un gouvernement de transition de 6 mois ayant pour mission d’opérer les réformes nécessaires (portant entre autres, sur l’organisation de la société togolaise, le processus électoral, la liberté de la presse et d’expression, le droit à la manifestation) et procéder à un bon nettoyage de piste pour le futur Président de la République ;
Convoquer une Constituante avec tous les acteurs importants pour la révision de la nouvelle constitution, laquelle sera appréciée par notre peuple lors d’un tout prochain référendum;
Organiser un référendum pour voter la toute nouvelle constitution et des élections générales pour élire députés, sénateurs, conseillers municipaux et régionaux.
Le parti Nouvelle Vision est convaincu que nous pouvons comme filles et fils de notre pays, reprendre le combat en ayant toutes et tous pour finalité le Togo à construire. Il serait judicieux que le régime démarre un travail de fond pour pousser à une alternance démocratique, pacifique et productive même si cela devrait se faire par négociation.
Fait à Lomé le 7 juillet 2025
Kodjovi Atna Thon, PhD., Le Président National
