La délégation togolaise, conduite par le professeur de musique et chanteur Momo Le Riche, a brillamment représenté le Togo au Festival Interculturel Négro-Africain de Thiès, au Sénégal. Aux côtés d’enseignants, d’harmonistes et d’artistes, il a fait rayonner les couleurs nationales à travers des prestations inspirées et des échanges culturels d’une grande intensité.
La délégation a tenu à exprimer sa reconnaissance envers le public et ses proches, soulignant l’importance du soutien collectif qui nourrit toute démarche artistique. Cette expérience met en lumière la dimension profondément humaine de la culture, qui trouve sa force dans le partage et la communauté.
Fidèle à cette vision, Momo Le Riche s’est engagé à restituer au public togolais l’esprit de fraternité et de richesse culturelle vécu au festival. Dans un entretien accordé à notre rédaction, il revient sur les enseignements tirés et la portée de cette immersion.
https://youtube.com/@momolericheabotchi6361?si=tzMIRoahjpPilLtu
Pouvez-vous nous raconter les moments forts de votre participation au Festival Interculturel Négro-Africain de Thiès et ce qui vous a le plus marqué ?
Momo Le Riche : La participation au Festival Interculturel Négro-Africain de Thiès a été une expérience exceptionnelle. Parmi les moments forts, je retiens surtout les ateliers de formation collective, où jeunes musiciens et artistes de différents pays ont appris à travailler ensemble, à partager leurs cultures et à créer un répertoire commun. Les répétitions collectives et le concert de restitution ont également été très marquants, car elles ont permis de voir naître une œuvre interculturelle unique, mêlant instruments traditionnels et modernes, chants et rythmes africains. J’ai été particulièrement touché par la richesse et la diversité des langues et des patrimoines musicaux africains, ainsi que par l’enthousiasme du public lors des concerts.
Quelles ont été les principales activités et prestations que vous et votre délégation avez présentées lors de ce festival ?
Momo Le Riche : Ateliers théoriques et pratiques : enseignement de la théorie musicale, harmonie tonale et modale, apprentissage des instruments traditionnels africains.
Répétitions collectives : coordination et préparation d’un répertoire commun interculturel.
Concert de restitution : présentation de chants traditionnels togolais tels que Atchèma woè (Ifè), Mio vo no go et Amedé Nyèniba (Adja), Aƒeto ƒe gbé (Éwé), et Erene èna (Kabyè), ainsi que des prestations collectives avec d’autres pays.
Participation médiatique : intervention sur la RTS et animation d’une conférence-débat sur l’influence des musiques extérieures et la préservation de l’authenticité musicale africaine.
Comment cette expérience au Sénégal enrichit-elle votre parcours artistique et votre vision de la musique togolaise ?
Momo Le Riche : Cette expérience a considérablement élargi ma vision artistique. Travailler avec des musiciens d’horizons divers m’a permis de mieux comprendre l’importance du brassage culturel, de la complémentarité des instruments et de la richesse des rythmes africains. Cela me conforte dans l’idée que la musique togolaise doit à la fois préserver son authenticité et s’ouvrir à des échanges créatifs, pour continuer à évoluer et à rayonner sur le plan international.
Quels enseignements ou projets concrets envisagez-vous de partager avec le public togolais à la suite de cette mission culturelle ?
Momo Le Riche : À mon retour, nous envisageons de renforcer la formation musicale au Togo, en intégrant davantage la théorie, l’harmonie et les instruments traditionnels dans les programmes d’enseignement.
Créer des projets collaboratifs et interculturels, tels que des concerts et ateliers réunissant jeunes musiciens togolais et africains.
Promouvoir les chants traditionnels et le patrimoine musical togolais, pour sensibiliser la jeunesse et le public à la richesse de nos langues et rythmes.
Utiliser la musique comme vecteur éducatif, en développant des supports pédagogiques inspirés de notre expérience à Thiès.
Cette mission a été une source d’inspiration et un véritable levier pour le développement culturel et artistique du Togo.
