Depuis quelques semaines, l’actualité politique au Togo connait un nouveau développement en marge des préparatifs pour la tenue des élections législatives et régionales. Il s’agit de la proposition de loi de modification de la Constitution Togolaise adoptée finalement en plénière, dans la nuit du 25 mars 2024 par un parlement dont le mandat est arrivé à échéance depuis décembre 2023. Cet acte constitue une violation des articles 52 et 59 de la Constitution et un véritable coup d’Etat constitutionnel contre la Nation Togolaise. Il démontre clairement la volonté de confiscation des droits des Togolais par le régime en place.
Au regard de la difficile situation sociale, économique et politique que vivent les populations togolaises depuis plusieurs décennies, le Front citoyen Debout Togo (FCTD) se pose la question de savoir quelle est la valeur ajoutée de ce changement de constitution? Le FCTD rappelle que notre Constitution est l’émanation d’une vraie volonté populaire et fut adoptée par le peuple togolais suite au referendum de 1992.
Le FCTD affirme que le droit de vote du peuple Togolais est sacré et ne peut être confisqué par une assemblée en fin de mandat qui s’arroge le droit de réécrire la Loi Fondamentale, sans son consentement et sans consultation.
Le FCTD rappelle que conformément à l’article 150 de notre Constitution, «Tout renversement du régime constitutionnel est considéré comme un crime imprescriptible contre la nation et sanctionné conformément aux lois de la République. >>>
La diplomatie togolaise s’est illustrée ces derniers temps, dans des dossiers régionaux marquant la volonté pour le président de la République de se forger une stature internationale de grand panafricaniste et de pacificateur. A quoi il sert de se donner une telle image quand dans son propre pays, la souveraineté du peuple n’a aucun sens, les droits et libertés sont constamment violés par l’autorité publique et que la Constitution ne vaut pas davantage qu’un vulgaire parchemin?
Le FCTD dit non à la réécriture de notre Constitution et se fait le devoir d’utiliser toutes les voies légales pour faire blocage à ce coup d’état contre notre Constitution et contre notre Nation. Les différentes manœuvres d’intimidation, l’incursion illégale et abusive des forces de l’ordre pour interrompre des conférences de presse ou des rencontres entre citoyens n’y changeront rien et ne font que renforcer notre volonté de mettre fin à ces pratiques d’un autre temps.
Le FCTD remercie la Conférence des Evêques du Togo qui s’est clairement exprimée contre la promulgation de la nouvelle constitution et demande à toutes les confessions religieuses de se prononcer contre cette forfaiture qui nuit gravement à la vie ensemble dans la cité.
Le FCTD lance un vibrant appel et de sursaut patriotique à toutes les forces vives de la Nation (organisations de la société civile et syndicales, les confessions religieuses, les chefs traditionnels, les retraités, les partis politiques d’opposition, les élèves et étudiants, les professeurs d’universités et enseignants, les militants du parti au pouvoir) pour un grand mouvement de mobilisation pour le retour de la Constitution du 14 Octobre 1992 adopté par le peuple. La population doit se tenir prête à répondre massivement aux appels à défendre la souveraineté du peuple.
Le FCTD lance un vibrant appel à la diaspora togolaise à se mobiliser pour dénoncer ce énième coup d’Etat constitutionnel et œuvrer pour le retour à la Constitution de 1992. Il appelle tous les Togolais de la diaspora et à tous les panafricains en Europe à répondre et prendre massivement part à la manifestation de ce samedi 30 mars 2024 à 14 heures devant l’Ambassade du Togo en France.
Enfin, le Front Citoyen Togo Debout demande au Chef de l’Etat, garant de la protection des droits et lois constitutionnels de ne pas promulguer la nouvelle constitution votée par l’assemblée nationale dont le mandat a pris fin depuis décembre 2023.
Fait à Lomé le 28 mars 2024 Pour le Front Citoyen Togo Debout (FCTD)
Pr Ekoué David DOSSEH, premier porte-parole