La journée internationale des femmes juges est célébrée le 10 mars de chaque année. Cette année, les femmes juges du Togo ont à travers plusieurs activités étalées sur toute la semaine.
Le thème retenu cette année pour la célébration par l’Association Internationale des Femmes Juges ou International Association of Women Judges (AIFJ /IAWJ) dont le siège est à Washington est «Empathie et action : Femmes et filles en milieu carcéral».
Ainsi, en accord avec cette association à laquelle l’ATFJ veut adhérer, tous les membres ont une pensée à l’endroit des femmes et filles détenues qui sont actuellement dans les prisons en général, et dans 13 prisons du Togo en particulier. Les visites à ces femmes et filles détenues ont eu lieu dans sept prisons civiles (Lomé, Tsévié, Notsè, Aného, Vogan, Kpalimé et Atakpamé dans le cadre de cette célébration. Elles ont permis de constater la persistance des conditions de détention difficiles (femmes enceintes, femmes avec enfants, isolement, longue durée de détention préventive, abandon par les familles) et de leur apporter un peu de soutien moral et matériel.
L’apothéose a eu lieu le 11 mars dernier à la salle d’audience du palais du renouveau.
Les organisatrices ont, au cours d’un débat réuni autour du garde des Sceaux, ministre de la justice et de la législation, représenté par M. Tchalim Kadanga, directeur du cabinet et de plusieurs hauts responsables du corps judiciaire.
La présentation de l’ATFJ (but, objectifs ,moyens d’action, membres ,organes ressources ..) a été faite, ainsi que son plan d’action 2024- 2026. Il contient deux axes stratégiques: le renforcement des capacités et la visibilité des femmes juges et l’amélioration de l’accès des femmes à la magistrature et aux postes de responsabilité.
Les femmes juges ont dans leurs réflexions, lancé un appel pressant à toute la corporation à prendre à cœur les préoccupations des femmes, surtout celles en détention. «Nous exhortons tous les collègues magistrats et les autres acteurs judiciaires et extrajudiciaires (avocats, notaires huissiers de justice, commissaires-priseurs, experts, officiers de police judiciaire…) qui ont en charge les dossiers des femmes ou filles détenues ou en lien avec celles-ci, à leur accorder une attention particulière afin que, la justice soit rendue dans un délai raisonnable. Leurs familles sont aussi encouragées à ne pas les abandonner à leur sort », a déclaré Mme SOUKOUDE FIAWONOU Souzanne, Avocate générale près la cour suprême du Togo, présidente de l’ATFJ.
Elle a rendu hommage aux hommes qui sont à ses côtés. «L’ATFJ estime que les hommes sont incontournables dans la quête des voies et moyens pour réduire les disparités entre hommes et femmes dans tous les domaines. Sans eux à nos côtés nous ne pouvons pas atteindre nos objectifs qui sont également les leurs », a-t-elle indiqué.
Pour le représentant du ministre de tutelle, «La promotion des femmes dans la magistrature togolaise n’est pas seulement un signe d’évolution sociale,mais un pilier essentiel pour l’édification d’un système judiciaire plus équilibré, plus juste et plus empathique », a laissé entendre M. Tchalim Kadanga, directeur du cabinet du ministère de la justice et de la législation. « Les statistiques démontrant l’implication des femmes dans les instances décisionnelles sont parlantes. En effet, la part des femmes au sein des instances décisionnelles passent de 23% en 2019 à 35 % en 2021 et la représentativité des femmes au sein de la magistrature est également d’environ 14%», a-t-il poursuivi.
Pour rappel le mois de mars est marqué essentiellement par la célébration des droits de la femme et cette année, le thème de retenue au plan national est « investir en faveur des femmes : renforcer l’inclusion financière et la participation des femmes à la vie publique et politique ».