Les États-Unis envisagent de faire du Togo une destination clé dans leur stratégie africaine en renforçant leur partenariat économique avec le pays, en misant notamment sur le potentiel stratégique du Port autonome de Lomé.
Cette ambition a été réaffirmée par Richard Michaels, chargé d’affaires de l’ambassade américaine à Lomé, lors d’une visite effectuée le lundi 21 juillet sur la plateforme portuaire. Le diplomate a salué les capacités logistiques du site, le qualifiant de « quatrième port à conteneurs le plus actif d’Afrique », avec des atouts tels que des eaux profondes et des infrastructures modernes. « Le Port de Lomé constitue un hub direct et efficace vers les marchés africains pour les entreprises américaines », a-t-il déclaré.
Cette visite intervient dans un contexte où les échanges commerciaux entre les deux pays affichent une progression notable. En 2024, les exportations du Togo vers les États-Unis ont atteint 97 millions de dollars, contre 20 millions en 2021, tandis que les exportations américaines vers le Togo ont dépassé 283 millions de dollars selon les données de COMTRADE.
Cependant, cet élan pourrait être freiné par l’instauration en avril 2025 par l’administration Trump d’un tarif douanier de 10 % sur les produits africains, suscitant des inquiétudes parmi les exportateurs togolais, notamment dans les secteurs du café, du cacao, du karité et du soja. La Plateforme industrielle d’Adétikopé (PIA), qui a récemment entamé des exportations textiles vers les États-Unis, pourrait également ressentir les effets de cette mesure.
Dans ce contexte incertain, l’intérêt renouvelé des États-Unis pour le Port de Lomé apparaît comme un levier de résilience et d’opportunités pour renforcer les relations économiques bilatérales. Toujours bénéficiaire du régime préférentiel AGOA, le Togo espère préserver sa compétitivité et diversifier ses débouchés sur le marché américain malgré les tensions commerciales.