L’Autorité de Régulation de la Commande Publique (ARCOP) au Togo a marqué la Journée internationale de lutte contre la corruption, célébrée le 9 décembre 2024 dans le monde, par une rencontre différée ce 11 décembre 2024 axée sur le thème : « S’unir avec la jeunesse contre la corruption : former l’intégrité de demain ».
Cette initiative a permis de présenter les résultats d’enquêtes approfondies sur les irrégularités dans la gestion des marchés publics par diverses autorités contractantes. Y ont pris part des partenaires techniques et financiers, des responsables de marchés publics, des opérateurs économiques, des représentants de la société civile et des journalistes.

L’objectif principal était de promouvoir la transparence, de renforcer les mécanismes de contrôle et d’encourager une gouvernance exemplaire dans la gestion des fonds publics.
Selon le directeur général de l’ARCOP, Aftar Touré Morou, la corruption a des conséquences graves sur l’économie : « Elle freine la croissance économique, décourage les investissements nationaux et étrangers, réduit la productivité et augmente les coûts des activités économiques, ce qui affecte directement l’emploi et les opportunités de développement. »
La corruption se manifeste par l’abus de pouvoir public à des fins personnelles, favorisé par des dysfonctionnements structurels et institutionnels. Elle touche particulièrement la commande publique, secteur clé de l’économie.
Pour lutter efficacement contre ce fléau, l’ARCOP a mis en place plusieurs dispositifs permettant aux citoyens de signaler des cas de fraude et de corruption. Ces canaux incluent un numéro vert (8000 8898) et une plateforme dédiée sur le site web arcop.tg. Les dénonciations recueillies sont suivies d’investigations menées conformément aux dispositions réglementaires en vigueur.
Depuis la création de ce mécanisme, près de 133 cas ont été signalés, touchant divers acteurs du secteur. Les enquêtes menées dans 17 communes, réparties dans le Grand Lomé, les Plateaux, la Centrale, Kara et les Maritimes, ont révélé de nombreuses irrégularités dans les pratiques de gestion. Ces investigations ont conduit à des sanctions contre des opérateurs économiques et des agents publics impliqués dans des malversations.
Le rapport des enquêtes met en lumière des pratiques frauduleuses récurrentes, telles que :l’utilisation de faux documents (attestations, contrats, diplômes, cartes grises, etc.), des faits de collusion ou de conflits d’intérêts, la soumission de documents antidatés, la négociation des prix en dehors des référentiels officiels, l’absence de validation des appels à concurrence et des rapports d’analyse d’offres, l’annulation de procédures sans autorisation préalable.

Ces dysfonctionnements nuisent gravement à la transparence et à la compétitivité dans la commande publique.
Aftar Touré Morou a invité les citoyens, quelle que soit leur position, à devenir des acteurs engagés dans la lutte contre la corruption. « Chacun, dans son secteur, peut contribuer à limiter les effets dévastateurs de la corruption, notamment la pauvreté et les inégalités qu’elle engendre. »
Cette mobilisation, portée par une jeunesse sensibilisée et formée à l’intégrité, constitue un levier crucial pour bâtir une société plus juste et équitable au Togo.