La Journée mondiale de lutte contre le sida, célébrée chaque 1er décembre, a été observée ce lundi 1er décembre 2025 au Togo. À Lomé, le Conseil national de lutte contre le sida et les infections sexuellement transmissibles (CNLS) a marqué l’événement par une conférence présidée par le ministre délégué auprès du ministère de la Santé, le Professeur Tchin Darre.

Cette édition mondiale est placée sous le thème : « Surmonter les perturbations, transformer la riposte au sida », un appel à renforcer la résilience face aux disruptions ayant affecté les progrès réalisés et à repenser les stratégies pour une réponse plus inclusive et durable.
Au niveau national, le Togo a choisi de mettre l’accent sur « Mobilisons-nous pour la triple élimination VIH–Syphilis–Hépatite B chez les enfants ». Les responsables du CNLS ont profité de l’occasion pour présenter les principales données liées à la lutte contre le VIH en 2024.
Selon les statistiques publiées, 594 329 personnes ont été dépistées en 2024, et plus de 16 millions de préservatifs ont été distribués. Les nouvelles infections sont passées de 6 300 en 2010 à 2 100 en 2024, soit une baisse de 68 % tous âges confondus. Les décès liés au sida ont également chuté de 68 % sur la même période, atteignant 1 800 décès en 2024, avec une diminution de 69 % chez les enfants de 0 à 14 ans.
Le CNLS souligne par ailleurs des progrès notables vers l’atteinte des objectifs nationaux des « trois 95 » en 2024 : 92 % des personnes vivant avec le VIH connaissent leur statut ; 99 % de celles ayant connaissance de leur statut sont sous traitement antirétroviral (ARV) ; 92 % des personnes sous ARV présentent une charge virale supprimée.
Cependant, des insuffisances persistent. Dans le domaine de la prévention de la transmission mère-enfant (PTME), le taux de transmission reste de 13 %, encore loin de l’objectif national fixé à 5 %.

« Le Togo, depuis 2020, s’est engagé à l’élimination du VIH comme problème de santé publique d’ici 2030. Et pour y arriver, le Togo a adopté la stratégie des 3- 95. Cela dit que le premier 95, c’est de faire en sorte que 95% de toutes les personnes séropositives puissent connaître leur statut sérologique. Au Togo, un effort louable est fait dans la population générale où nous sommes à 92% des personnes qui sont séropositives connaissent leur statut sérologique. Donc il reste un peu d’effort à faire pour que nous puissions atteindre les 95%. Le deuxième 95%, c’est qu’il faudra que 95% de toutes les personnes séropositives qui connaissent leur statut sérologique soient sous traitement ARV. Au Togo, nous sommes à plus de 99%. Cela dit que toutes les personnes qui connaissent leur statut sérologique sont sous traitement ARV. Et le troisième 95%, c’est qu’il faudra que 95% de toutes les personnes qui sont sous traitement ARV aient une charge virale supprimée. Ce qu’on appelle la charge virale supprimée, c’est que c’est la quantité de virus qui est dans le sang, la quantité a tellement diminué que la personne a une très bonne qualité de vie, la personne devient moins contaminante. On dit charge virale indétectable, donc ce qui veut dire que c’est intransmissible. Donc le but ultime de la prise en charge des personnes vivant avec le VIH, c’est d’arriver à ce que la charge virale soit indétectable. Donc pour le premier 95%, nous sommes à 92%. Le deuxième 95%, nous sommes à 99%. Et le troisième 95%, nous sommes à 92% aussi, donc d’élimination de la charge virale. Donc il y a encore des efforts à faire en termes de mobilisation pour y arriver. Mais le défi que nous avions ici, ce n’est pas au niveau des adultes, mais c’est surtout au niveau des enfants. Il y a beaucoup d’enfants qui sont séropositifs et qui ne connaissent pas leur statut sérologique. Et donc les recherches doivent pouvoir se faire au niveau vraiment de ces enfants-là, qu’on puisse dépister plutôt les enfants-là, les mettre sous traitement pour que les enfants puissent avoir une qualité de vie qui soit une qualité de vie normale, qu’ils puissent grandir et être aussi des acteurs et moteurs de développement de notre pays » a rappelé M. Abalo Limazie, psychologue de santé et responsable planification suivi évaluation au CNLS.

Pour le CNLS, la lutte reste loin d’être terminée :
« La bataille contre le VIH continue. Si les résultats au Togo sont encourageants, chaque rupture de service, chaque personne non dépistée ou chaque traitement interrompu peut compromettre les progrès accomplis. »

